La chaîne satellitaire Al-Arabiya a dénoncé, dans un communiqué daté du 27 décembre 2005, l'interdiction imposée par les autorités israéliennes à l'un de ses correspondants, Bassem El-Jamal, de se rendre dans les Territoires palestiniens. Reporters sans frontières partage l'indignation de la chaîne panarabe. Cet incident intervient après une longue série d'entorses à la liberté de la presse perpétrées cette année par l'armée israélienne à l'encontre des médias en arabe.
La chaîne satellitaire Al-Arabiya a dénoncé, dans un communiqué daté du 27 décembre 2005, l'interdiction imposée par les autorités israéliennes à l'un de ses correspondants, Bassem El-Jamal, de se rendre dans les Territoires palestiniens. Reporters sans frontières partage l'indignation de la chaîne panarabe. Cet incident intervient après une longue série d'entorses à la liberté de la presse perpétrées cette année par l'armée israélienne à l'encontre des médias en arabe.
"Nous demandons aux autorités israéliennes que l'interdiction prononcée sans aucune justification à l'encontre de Bassem El-Jamal soit immédiatement levée ", a déclaré Reporters sans frontières.
L'organisation considère qu'à la veille des élections législatives palestiniennes du 25 janvier 2006, il est primordial que tous les journalistes puissent couvrir librement cet événement, sans craindre d'être refoulés, voire malmenés ou arrêtés par l'armée israélienne.
Bassem El-Jamal, un journaliste britannique d'Al-Arabiya, s'est vu refuser à trois reprises l'accès aux Territoires palestiniens en 2005. Lors de ses deux premières tentatives pour entrer en Cisjordanie, les 25 et 27 avril 2005, les autorités israéliennes ont évoqué des "raisons sécuritaires" pour lui en refuser l'accès.
Lors de sa dernière tentative, à la mi-décembre, ce sont ses "contacts avec des groupes hostiles" qui lui auraient fermé la porte de la Palestine.
Bassem El-Jamal est l'auteur de nombreux programmes sur le "Mur" de séparation israélien. Ses émissions, controversées en Israël, le sont encore plus depuis qu'il a interviewé des membres des Brigades des martyrs d'Al-Aqsa.
Une politique discriminatoire vis-à-vis des journalistes arabes
Si Israël se montre respectueux de la liberté de la presse sur son territoire, il n'en va pas de même dans les Territoires palestiniens. Les forces de sécurité israéliennes mènent en effet une politique discriminatoire vis-à-vis des journalistes arabes.
Awad Rajoub, journaliste palestinien du site Internet de la chaîne satellitaire arabe Al-Jazira est détenu sans jugement depuis le 30 novembre 2005. L'armée israélienne a affirmé que son arrestation à son domicile de Doura n'avait aucun lien avec sa profession.
Le 4 novembre, Nabil Al-Mazzawi, cameraman d'Al-Jazira en Cisjordanie, a été frappé puis retenu pendant plusieurs heures par des soldats israéliens alors qu'il filmait une manifestation contre le "Mur" de séparation construit par Israël.
Le 2 janvier, Majdi al-Arabid, cameraman de la chaîne de télévision israélienne Channel 10, a été atteint de deux balles dont l'une à l'estomac et l'autre à la jambe alors qu'il filmait l'incursion de soldats israéliens à Beit Hanoun (nord de Gaza).
Le 3 juillet 2005, Houda Ibrahim, journaliste française de la radio RMC Moyen-Orient, avait été refoulée après avoir tenté d'entrer en Cisjordanie par la frontière jordanienne. La journaliste avait déjà été expulsée d'Israël en avril 2002, après avoir réalisé une interview de Yasser Arafat.
Enfin, depuis novembre 2005, près d'une dizaine de journalistes, presque exclusivement arabes israéliens, ont été convoqués par les services de sécurité généraux (Shabak), qui les ont interrogés sur leur travail, ainsi que sur leurs affiliations politiques respectives. Ils seraient soupçonnés d'entretenir des liens avec le Hezbollah.