Reporters sans frontières s'inquiète de l'interpellation nocturne de plusieurs journalistes
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Dans la nuit du 21 au 22 mars 2008, dans le cadre d'une opération de police menée contre l'organisation illégale Ergenekon, douze personnes dont trois journalistes ont été interpellées. Leurs domiciles et les sièges de leur média ont été perquisitionnés. Des ordinateurs et des documents y ont été saisis. L'un des journalistes, Ilhan Selçuk, âgé de 83 ans a été gardé à vue pendant plusieurs heures.
“Nous dénonçons les conditions de l'interpellation d'Ilhan Selçuk. Le journaliste a été conduit au poste de police et interrogé en pleine nuit malgré les risques pour sa santé fragile”, a déclaré Reporters sans frontières.
Ilhan Selçuk, propriétaire et chroniqueur du quotidien républicain Cumhuriyet, a été maintenu en garde à vue pendant dix heures. Agé de 83 ans, son état de santé a inquiété ses avocats qui, après lui avoir rendu visite le 22 mars au matin, ont qualifié son interpellation de “trop risquée pour sa santé”.
Suite à une décision du 21 juin 2007 de la 9e chambre de la cour d'assises d'Istanbul, “toute diffusion d'informations sur le contenu de l'instruction menée contre l'organisation terroriste Ergenekon” est interdite.
Les deux autres journalistes ont été incarcérés à Bayrampasa, sur la rive européenne d'Istanbul. Ils sont inculpés d' “incitation à l'insurrection contre le gouvernement” et appartenance à une organisation illégale.
Journaliste très critique envers le gouvernement du Parti de la justice et du développement (AKP) de Recep Tayyip Erdogan, Ilhan Selçuk a déclaré que, lors de sa garde à vue, les policiers l'avaient interrogé sur ses chroniques publiées quotidiennement dans Cumhuriyet et qu'on lui avait notifié son assignation à résidence jusqu'à la fin de l'enquête.
Le quotidien Cumhuriyet a reçu le soutien de ses lecteurs, du leader du parti d'opposition du Peuple Républicain ainsi que de la plateforme G9 qui regroupe des organisations de journalistes.
Publié le
Updated on
20.01.2016