Arash Sigarchi, le journaliste et blogger arrêté le 17 janvier 2005 puis condamné un mois plus tard à 14 ans de prison, a été libéré aujourd'hui. "C'est une excellente nouvelle, nous espérons qu'elle sera de bon augure pour les quatre bloggers et cyberjournalistes toujours emprisonnés", a déclaré Reporters sans frontières.
Arash Sigarchi, le journaliste et blogger arrêté le 17 janvier 2005 puis condamné un mois plus tard à 14 ans de prison, a été libéré aujourd'hui. "C'est une excellente nouvelle, nous espérons qu'elle sera de bon augure pour les quatre bloggers et cyberjournalistes toujours emprisonnés", a déclaré Reporters sans frontières.
Le tribunal de Rashat (nord du pays) a finalement décidé, le 17 mars, de libérer Arash Sigarchi moyennant le paiement d'une caution d'un milliard de rials (95 000 euros). Selon nos informations, cette caution aurait été payée par son journal, Gylan Emroz. Le blogger, qui a regagné son domicile le jour même, devra toutefois attendre son jugement en appel pour que cette décision soit définitivement confirmée.
Trois webloggers, Mojtaba Saminejad, Najmeh Oumidparvar et Mohamad Reza Nasab Abdolahi, ainsi qu'un cyberjournaliste, Mojtaba Lotfi, sont toujours derrière les barreaux.
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23.02.2005
14 ans de prison pour le journaliste et weblogger Arash Sigarchi
Arash Sigarchi, journaliste et weblogger arrêté le 17 janvier 2005, a été condamné, le 22 février, à 14 ans de prison par le tribunal révolutionnaire de Gilan (nord du pays). Reporters sans frontières s'insurge contre cette sentence et demande au président Mohammad Khatami d'intervenir en faveur du blogger.
L'organisation demande également aux délégations des Etats présents à Genève pour la réunion préparatoire au Sommet mondial sur la société de l'information (SMSI) d'entrer en contact avec leurs homologues iraniens pour exiger la libération d'Arash Sigarchi. "Les autorités cherchent à faire de ce cas un exemple. En condamnant lourdement ce weblogger, leur objectif est de dissuader les journalistes et les internautes de s'exprimer sur la Toile ou de communiquer avec des médias étrangers. Le Président iranien ne peut plus se défausser en arguant qu'il n'est pas responsable de cette arrestation, d'autant qu'Arash Sigarchi a été interpellé par le ministère des Renseignements, qui dépend en principe du chef de l'Etat. Il doit donc intervenir rapidement pour sortir ce weblogger de prison. Il est ensuite de la responsabilité des délégations qui assistent à la conférence onusienne de dénoncer publiquement cette condamnation. Nous leur demandons de faire preuve de courage et de démontrer que la liberté d'expression est un enjeu majeur du SMSI", a déclaré Reporters sans frontières.
Arash Sigarchi, 28 ans, a été condamné pour espionnage et insultes aux leaders du pays. En réalité, il est emprisonné pour ses activités de weblogger et de journaliste, ainsi que pour avoir collaboré avec le média américain Radio Farda. Les tribunaux révolutionnaires iraniens ne sont censés se prononcer que sur des cas de haute trahison, d'espionnage, ou d'activités contre-révolutionnaires. Ils ne devraient pas être utilisés pour condamner des journalistes. La loi iranienne ne permettant pas d'inculper un citoyen pour un délit politique, les opposants au régime et les professionnels de l'information sont régulièrement accusés d'être des espions ou des ennemis de la révolution. Le journaliste est détenu depuis le 17 janvier au soir dans la prison de Lakan à Rashat.
Arash Sigarchi, rédacteur en chef du quotidien Gylan Emroz, s'occupait depuis près de trois ans d'un blog politique et culturel, www.sigarchi.com/blog, sur lequel il critiquait parfois le régime. Cette publication a été rendue inaccessible dans le pays par les autorités.
Il avait déjà été arrêté, le 27 août 2004, et détenu quelques jours pour avoir publié en ligne un article, illustré de photographies, sur un rassemblement à Téhéran de familles de prisonniers exécutés en 1989. Depuis, il subissait une pression constante de la part de la police.
Le weblogger avait plus récement dénoncé les pressions subies par les journalistes du "dossier Internet" (voir : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=12249), en particulier les mauvais traitements infligés à ses confrères Shahram Rafihzadeh et Rozbeh Mir Ebrahimi.
Le dernier message publié sur son blog traitait du Tsunami qui a ravagé le Sud-est asiatique. Le jeune homme exprimait sa solidarité aux victimes et affirmait que le peuple iranien ne pouvait être indifférent à ce drame.
Un autre weblogger, Mojtaba Saminejad, et un cyberjournaliste, Mojtaba Lofti, sont également toujours emprisonnés (voir : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=12563).