Reporters sans frontières se joint aux associations qui organisent, le 21 septembre, une journée d'action pour la libération de Me Abbou, emprisonné depuis le 1er mars pour avoir critiqué le président Ben Ali dans un article publié sur Internet. Une bannière Internet réalisée pour l'occasion est téléchargeable sur ce site.
Reporters sans frontières se joint aux associations qui organisent, le 21 septembre 2005, une journée d'action pour la libération de Me Abbou, emprisonné depuis le 1er mars pour avoir critiqué le président Ben Ali dans un article publié sur Internet. Une bannière Internet réalisée pour l'occasion est téléchargeable sur ce site.
Le communiqué commun :
"En prenant en otage Me Abbou, il s'agit, pour le pouvoir, de réduire au silence les défenseurs des droits de l'homme, en punissant pour l'exemple l'une de leurs figures emblématiques qui s'est toujours constituée bénévolement dans des affaires se rapportant aux délits d'opinion et aux droits humains, et s'est illustré par son activité associative au sein du Comité directeur de l'Association des jeunes avocats de Tunisie, ainsi qu'au sein du CNLT, du CIJ et de l'AISPP.
Me Abbou est également un militant actif de la lutte contre la corruption et était l'un des rares avocats qui acceptait de se constituer dans les affaires de corruption où étaient impliqués les proches de la famille du président Ben Ali.
Il fait face aujourd'hui dans sa prison du Kef à des conditions d'emprisonnement inhumaines et dégradantes prohibées par les instruments internationaux relatifs au traitement des détenus. Son incarcération arbitraire constitue une atteinte flagrante à la liberté d'expression. Mohamed Abbou a été jugé et condamné en appel en juin 2005 à trois ans et demi de prison ferme pour avoir exercé sa liberté d'expression. La principale charge retenue contre lui repose sur une tribune publiée sur la liste de diffusion Tunisnews, critiquant les prisons tunisiennes comparées à la prison irakienne d'Abu Ghraib.
Sa condamnation à trois ans et demi de prison ferme illustre à souhait l'absence d'une justice indépendante. Son procès a été, selon tous les observateurs présents, une parodie de procès sans interrogatoires ni plaidoiries, au cours duquel les droits de la défense ont été violés systématiquement. Afin de le salir, le tribunal l'a condamné pour une deuxième charge - en violation des règles de procédure -, celle de l'agression d'une « collègue » proche du pouvoir, inventée de toutes pièces, documents falsifiés à l'appui, et après avoir refusé d'entendre les témoins de l'incident, établissant le caractère mensonger de la plainte.
Le cas de Me Mohamed Abbou cristallise les principales violations des droits de l'homme que connaît la Tunisie aujourd'hui. En exigeant sa libération, nous exigeons en même temps :
1- la libération de tous les prisonniers d'opinion détenus arbitrairement dans les prisons tunisiennes (prisonniers d'Ennahdha, les internautes de Zarzis, de l'Ariana, de Bizerte, etc).
2- La levée de toute tutelle de l'exécutif sur la Justice et le barreau.
3- La levée de toute forme de censure sur la liberté d'expression et l'arrêt de la criminalisation de cette liberté.
4- La levée de toutes les entraves judiciaires et administratives à l'activité des défenseurs, et notamment la liberté de se réunir et de former des associations en toute indépendance."
Les ONG participant à l'opération
Article 19, Association de lutte contre la torture en Tunisie (ALTT), Association de soutien aux prisonniers politiques (AISPP), Association des Tunisiens en Suisse, Centre pour l'indépendance de la justice et des avocats (CIJA), Comunica.ch (Coalition suisse pour le SMSI), Comité de soutien des avocats à Mohamed Abbou, Commission internationale des juristes (CIJ), Communication Rights in the Information Society (CRIS), Conseil National pour les Libertés en Tunisie (CNLT), Fédération internationale des ligues de droit de l'homme (FIDH), Front Line (International Foundation for the Protection of Human Rights Defenders), Index-on-censorship, Institut des droits de l'homme et des avocats européens (IADH), International Freedom of Expression Exchange (IFEX), Ligue tunisienne de défense des droits de l'homme (LTDH), Observatoire pour la liberté de presse, d'édition et de création (OLPEC), Organisation mondiale contre la torture (OMCT), PEN-Club, Reporters sans frontières (RSF), Réseau euro-méditerranéen des droits de l'homme (REMDH), World Association of Community Radio Broadcasters (WACRB), Zimbabwe Lawyers for Human Rights (ZLHR).
La bannière "Libérez Abbou"
Une bannière Internet a été réalisée à l'occasion de cette journée de soutien. Elle est téléchargeable ici :