Une délégation de Reporters sans frontières, conduite par son secrétaire général Robert Ménard, a rencontré Moussa Kaka à la prison civile de Niamey, les 19 et 20 novembre 2007, et dialogué avec les autorités nigériennes de la situation de la liberté de la presse dans le pays.
Une délégation de Reporters sans frontières, conduite par son secrétaire général Robert Ménard, a rencontré Moussa Kaka à la prison civile de Niamey, les 19 et 20 novembre 2007, et dialogué avec les autorités nigériennes de la situation de la liberté de la presse dans le pays.
Le correspondant de Radio France Internationale (RFI) et de Reporters sans frontières, par ailleurs directeur de la station privée Radio Saraounia, est apparu en bonne forme et combatif. Il a plusieurs fois tenu à remercier tous ceux qui le soutiennent depuis son arrestation, notamment ses confrères nigériens et étrangers, ainsi que tous les signataires de la pétition réclamant sa libération. L'organisation lui a remis une copie de centaines de messages de soutien reçus sur l'adresse
[email protected] depuis le 15 octobre 2007. Il est bien traité, peut recevoir des visites régulières et s'est dit confiant dans la suite de son affaire.
L'organisation a également rencontré Mohammed Ben Omar, ministre de la Communication, Daouda Diallo, président du Conseil supérieur de la Communication (CSC), ainsi que le procureur de la République, Abdourahmane Gayakoye, pour évoquer les cas de Moussa Kaka et d'Ibrahim Manzo Diallo, directeur de publication de l'hebdomadaire privé Aïr Info, incarcérés respectivement depuis le 20 septembre et le 9 octobre 2007. Elle a également rencontré la famille et l'avocat de Moussa Kaka, des journalistes nigériens et des représentants des organisations professionnelles, ainsi qu'un ami d'Ibrahim Manzo Diallo qui lui rend régulièrement visite à la prison d'Agadez (nord du pays).
Au cours d'une conférence de presse, le 20 novembre à Niamey, Robert Ménard a insisté sur la nécessité de "respecter le principe de la présomption d'innocence dans ces affaires", tout en se disant "persuadé" que les journalistes incarcérés sont innocents des crimes dont on les accuse. En conséquence, il s'est réjoui de l'"avancée importante" que constitue la décision, par le juge d'instruction en charge de l'affaire Moussa Kaka, de déclarer illégales les écoutes téléphoniques versées au dossier, sur lesquelles l'accusation est fondée. Le procureur a fait appel de cette décision et la chambre d'accusation de la cour d'appel de Niamey doit arbitrer l'affaire dans les jours qui viennent.
Par ailleurs, Robert Ménard a répété que Reporters sans frontières a entendu l'inquiétude des autorités nigériennes à l'égard de la situation sécuritaire dans le nord du pays et son besoin de lutter contre les mouvements insurrectionnels armés. Il a insisté sur la reconnaissance, par tous, de la souveraineté du Niger, des efforts entrepris début 2007 pour améliorer la situation de la liberté de la presse. Il a salué le travail "courageux et indépendant" fait par les magistrats nigériens, récemment nommés lors d'une vague de réformes au sein du système judiciaire, dans le respect des règles du droit.