L'avocat et défenseur des droits de l'homme Mohammed Abbou (photo), emprisonné depuis le 1er mars 2005 pour des articles publiés sur Internet, est toujours derrière les barreaux malgré la libération par les autorités tunisiennes, le 25 février dernier, de près de 80 prisonniers politiques.
L'avocat et défenseur des droits de l'homme Mohammed Abbou, emprisonné depuis le 1er mars 2005 pour des articles publiés sur Internet, est toujours derrière les barreaux malgré la libération par les autorités tunisiennes, le 25 février 2006, de près de 80 prisonniers politiques.
"Nous nous réjouissons de la sortie de prison des internautes de Zarzis et du journaliste Hamadi Jebali. Mais pourquoi avoir exclu Mohammed Abbou de la liste des prisonniers libérés pour marquer le 50e anniversaire de l'indépendance nationale ? Nous demandons aux diplomates de rester mobilisés pour obtenir sa libération", a déclaré Reporters sans frontières.
L'épouse de Mohammed Abbou, accompagnée de quatre de ses avocats, est parvenue à manifester quelques instants, le 2 mars 2006, devant la prison du Kef où est détenu son mari. Le petit groupe a brandi des portraits de l'avocat en scandant son nom. Leur voiture avait été arrêtée une quinzaine de fois par la police sur la route menant de Tunis au centre pénitentiaire. D'autres militants des droits de l'homme qui cherchaient à rejoindre le rassemblement avaient été forcés de rebrousser chemin.
L'organisation demande par ailleurs aux autorités tunisiennes de permettre aux militants démocrates d'accéder à Internet. En effet, depuis fin octobre 2005 - peu avant le Sommet mondial sur la société de l'information (SMSI) -, les connexions personnelles de la plupart des opposants ont été coupées sur demande de l'Agence tunisienne d'Internet.
Mokhtar Yahyaoui, ancien juge, militant d'opposition et
weblogger, dénonce le harcèlement dont il est victime : "Ils m'ont coupé Internet dès que j'ai entamé ma grève de la faim, le 18 octobre 2005. Depuis, j'ai beaucoup de difficultés à mettre à jour mon blog. Je vis en outre sous une surveillance policière permanente. Notre situation a empiré depuis la fin du SMSI."
Rappel des faits : Mohammed Abbou
Mohammed Abbou a été condamné, le 29 avril 2005, à trois ans et six mois de prison, à l'issue d'un simulacre de procès. Sa peine a été confirmée en appel deux mois plus tard. L'avocat était jugé dans le cadre de deux affaires. Dans le premier dossier, il a été condamné à deux ans de prison pour la prétendue agression de l'une de ses consoeurs, en 2002, sans qu'aucune preuve soit venue étayer cette accusation. Dans un deuxième dossier, Mohammed Abbou a été condamné à un an et demi de prison pour la publication sur Internet d'un article dans lequel il comparait les tortures infligées en Tunisie à des prisonniers politiques aux exactions de soldats américains à Abou Ghraib.
Il y a plus de 15 ans, Reporters sans frontières mettait en place le " parrainage " et appelait les médias internationaux à soutenir un journaliste emprisonné. Plus de 200 rédactions dans le monde soutiennent ainsi un confrère en demandant régulièrement sa libération aux autorités concernées et en médiatisant sa situation pour que son cas ne tombe pas dans l'oubli.
Mohammed Abbou est parrainé par Aldaketa Hamasei-Cambio 16, El Periodico de Catalunya, CIBL FM, Campus, Quartier Libre, Le Métropolitain
-------------
Créer votre blog avec Reporters sans frontières :
www.rsfblog.org