Reporters sans frontières publie le premier Guide pratique pour les journalistes en exil.

A l'occasion de la Journée mondiale des réfugiés, Reporters sans frontières publie un guide pratique à destination des journalistes en exil, afin de les informer sur les obstacles et les procédures liés à la demande d'asile. Cette année encore, du Sri Lanka, du Mexique, du Pakistan, de Russie ou de Somalie, un grand nombre de journalistes, six par mois en moyenne, ont fui leur pays, définitivement pour certains, après avoir mis leur vie en danger pour diffuser une information libre. « Il n'existait jusqu'à maintenant aucune information spécifique pour les journalistes contraints à l'exil. Or la protection des réfugiés passe également par une information adaptée. Les professionnels des médias fuyant les persécutions sont fragilisés, souvent en état de choc, et totalement dépourvus face aux démarches à entreprendre. Ils sont parfois étonnés de ne pas avoir un accès plus facile à une protection internationale. Faute d'informations, certains prennent des risques démesurés, sont pris dans des guets-apens ou victimes de procédures abusives. L'emprisonnement récent de Emilio Gutiérrez, journaliste mexicain demandeur d'asile aux Etats-Unis, ne doit pas se reproduire », a déclaré Reporters sans frontières. - La sortie du guide, illustré par des caricaturistes en exil, est également l'occasion de rappeler que ces journalistes poursuivent leur combat pour une information libre. Ils tiennent des blogs, reprennent leur planches à dessin, publient des articles ou créent une radio ou une télévision en exil. « Ces professionnels indépendants et engagés sont des témoins vitaux pour des pays où la presse libre est inexistante ou réprimée. Les médias en exil, comme la Democratic Voice of Burma basée en Norvège, la première radio et télévision indépendante de Birmanie, ou l'inauguration récente de la radio érythréenne indépendante, Radio Erena, mettent en échec les tentatives des oppresseurs d'étouffer la presse libre », a jouté l'organisation. Depuis le début de l'année 2007, Reporters sans frontières a aidé plus de 200 collaborateurs des médias contraints de fuir 39 pays. Ils sont victimes de représailles orchestrées par leur gouvernement, par des organisations terroristes, des membres du crime organisé ou des groupes religieux. Ce guide, qui a vocation à être complété au fil des expériences, traite des démarches auprès du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés et des procédures d'asile en Union Européenne, aux Etats-Unis et au Canada. Il fournit des conseils pratiques et des contacts d'organisations spécialisées. Près de la moitié des journalistes en exil aidés par Reporters sans frontières attendent pendant plusieurs années dans des pays comme le Yémen, le Soudan ou la Turquie, de pouvoir un jour stabiliser leur situation et reprendre une vie normale. Les plus chanceux tentent de refaire leur vie dans un pays sûr où ils ont pu déposer une demande d'asile. En France, ils bénéficient du soutien de la Maison des journalistes , qui ouvrira mercredi prochain une exposition en ligne intitulée « Danger! Dessin (de presse) ».