Reporters sans frontières "profondément choquée" par l'assassinat du journaliste Hrant Dink

Le directeur de publication de l'hebdomadaire privé bilingue arménien et turc Agos a été tué par balles par un inconnu, le 19 janvier 2007, devant les locaux de son journal à Istanbul. L'organisation appelle le gouvernement turc à "prendre la mesure de la gravité extrême de ce crime et veiller à ce qu'une enquête sérieuse identifie les coupables au plus vite. Il s'agit d'un test essentiel pour un pays qui aspire à intégrer l'Union européenne".

Reporters sans frontières est profondément choquée par l'assassinat de *Hrant Dink*, directeur de publication et chroniqueur de l'hebdomadaire privé bilingue arménien et turc Agos, tué par balles par un inconnu, le 19 janvier 2007, devant les locaux de son journal à Istanbul. "Cet assassinat bouleverse et inquiète tous ceux qui défendent la liberté d'écrire et de penser, en Turquie et ailleurs. Le gouvernement turc doit prendre la mesure de la gravité extrême de ce crime et veiller à ce qu'une enquête sérieuse identifie les coupables au plus vite. Il s'agit d'un test essentiel pour un pays qui aspire à intégrer l'Union européenne. Personne ne pourrait comprendre que la Turquie ne mette pas tout en œuvre pour faire la lumière sur cette tragédie", a déclaré l'organisation. Hrant Dink, 53 ans, a été tué de plusieurs balles tirées par un inconnu, le 19 janvier en début d'après-midi, alors qu'il se trouvait devant les locaux de son journal, à Sisli, un quartier de la rive européenne d'Istanbul. La police affirme être à la recherche d'un jeune homme de 18-19 ans, vêtu d'une veste en jean et coiffé d'un béret blanc. Journaliste célèbre et respecté dans le milieu du journalisme, Hrant Dink avait été plusieurs fois poursuivi par la justice turque en raison de ses positions sur les massacres d'Arméniens commis sous l'empire ottoman. Condamné en 2005 à six mois de prison avec sursis pour "humiliation de l'identité turque", il avait été de nouveau poursuivi en septembre 2006 pour avoir qualifié de "génocide" les massacres commis en Anatolie pendant la Première guerre mondiale, dans un entretien avec l'agence Reuters. Il risquait trois ans de prison. Reporters sans frontières s'associe à l'appel du Conseil de coordination des organisations arméniennes de France (CCAF) à se rassembler le 20 janvier 2007 à 12 heures, devant l'ambassade de Turquie, rue d'Ankara, à Paris (16e).
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Updated on 20.01.2016