L'avocat et activiste des droits de l'homme, Anouar Al-Bounni, a été condamné, le 24 avril 2007, à une peine de cinq ans de prison pour avoir signé la déclaration “Beyrouth-Damas, Damas-Beyrouth”. "Les autorités syriennes ont voulu faire un exemple et dissuader toutes les velléités démocratiques des mouvements contestataires”, a déclaré Reporters sans frontières.
Emprisonné depuis près d'une année, l'avocat et activiste des droits de l'homme, Anouar Al-Bounni, a été condamné le 24 avril 2007 à cinq ans de prison par le tribunal pénal de Damas pour “propagation de fausses informations qui affaiblissent la Nation”.
“Le jour même du début de la visite du secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon dans le pays, et au lendemain d'une mascarade électorale ayant pour seul but de conforter le parti Baas au pouvoir, la justice aux ordres a condamné Anouar Al-Bounni à une peine inacceptable. Les autorités syriennes ont voulu faire un exemple et dissuader toutes les velléités démocratiques des mouvements contestataires. Rien n'a changé en Syrie au cours des dernières années. L'arrivée au pouvoir du président Bachar el-Assad en 2000 n'a pas marqué de rupture avec le régime précédent. Les autorités ont resserré l'étau autour des activistes et des journalistes indépendants”, a déclaré Reporters sans frontières.
“La condamnation d'Anouar Al-Bounni sonne comme un mauvais présage pour Michel Kilo et Mahmoud Issa, tous deux poursuivis pour les mêmes charges et dont le procès est en cours. Nous demandons l'abandon des poursuites judiciaires retenues contre eux”, a ajouté l'organisation.
Anouar Al-Bounni, 48 ans, a été arrêté le 17 mai 2006 à Damas et conduit à la prison d'Adra dans le cadre d'une campagne d'arrestations contre certains signataires de le déclaration “Beyrouth-Damas, Damas-Beyrouth”. Ce texte, diffusé le 11 mai dans la capitale libanaise, après avoir été signé par plus de 300 personnalités des deux pays, appelle à “respecter et consolider la souveraineté et l'indépendance du Liban et de la Syrie dans le cadre de relations institutionnalisées et transparentes”.
Joint par Reporters sans frontières, Me Khalil Maâtouk, du comité de défense d'Anouar Al-Bounni, a dénoncé une “décision politique visant à punir son client pour son combat pour les droits de l'homme”. Me Al-Bounni était un relais important auprès de plusieurs organisations internationales de défense des libertés. Les avocats de l'accusé devraient faire appel au cours des prochains jours. Le procès de l'écrivain et journaliste Michel Kilo et du militant communiste Mahmoud Issa doit reprendre le 7 mai 2007.