Reporters sans frontières incite le secrétaire général de la Ligue arabe à lancer un appel pour la libération de Florence Aubenas et Hussein Hanoun Al-Saadi
Dans un courrier adressé le 21 mars 2005 à Amr Moussa, secrétaire général de la Ligue arabe, Reporters sans frontières a mis en avant l'importance que pourrait revêtir un appel lancé par les pays membres de la Ligue arabe pour la libération de la journaliste française, Florence Aubenas, et de son guide-interprète irakien, Hussein Hanoun Al-Saadi, pris en otages en Irak depuis le 5 janvier 2005, ainsi que des huit autres journalistes emprisonnés dans cette région du monde.
Dans un courrier adressé le 21 mars 2005 à Amr Moussa, secrétaire général de la Ligue arabe, Reporters sans frontières a mis en avant l'importance que pourrait revêtir un appel lancé par les pays membres de la Ligue arabe pour la libération de la journaliste française, Florence Aubenas, et de son guide-interprète irakien, Hussein Hanoun Al-Saadi, pris en otages en Irak depuis le 5 janvier 2005, ainsi que des huit autres journalistes emprisonnés dans cette région du monde.
Par ailleurs, l'organisation a demandé aux Etats membres présents au Sommet de la Ligue arabe les 22 et 23 mars, à Alger, de mettre en place de meilleures conditions de travail pour les journalistes, dans la mesure où ces derniers participent à la constitution d'un système démocratique et de ce fait ne peuvent être exclus des processus de développement et de réformes mis en place par les pays de la Ligue. Cela passe bien évidemment par une dépénalisation des délits de presse et une libéralisation des médias d'Etat.
Reporters sans frontières a rappelé que « dans la quasi-totalité des pays de cette zone - du Maroc à Oman - , les délits de presse et notamment la diffamation sont passibles de peines de prison, contrairement aux recommandations des Nations unies et aux standards internationaux en la matière. Les autorités de ces pays ont trop souvent recours, à des degrés divers, à des méthodes répressives envers les journalistes.
L'organisation a demandé Amr Moussa d'encourager les Etats membres à permettre la libération des huit journalistes actuellement emprisonnés pour avoir exercé leur métier. Il s'agit de :
Mohammed Benchicou (Algérie), directeur du quotidien privé Le Matin (suspendu), a été condamné le 14 juin 2004 à deux ans de prison ferme. Ahmed Benaoum (Algérie), directeur du groupe de presse Er-raï El Aam, a été condamné le 3 juillet 2004 à deux mois de prison ferme pour « outrage à corps constitué ». Condamné dans d'autres affaires en diffamation, il est aujourd'hui toujours emprisonné. Abd Al Munim Gamal Al Din (Egypte) est en prison depuis le 21 février 1993. Abdullah Ali Al-Sanussi Al-Darrat (Libye) est incarcéré sans inculpation ni procès depuis 1973. Anas Tadili (Maroc), directeur de l'hebdomadaire Akhbar al-Ousbouaâ, a été condamné le 1er juin 2004 à six mois de prison ferme. Condamné dans d'autres affaires en diffamation, il est aujourd'hui toujours emprisonné. Mohamed L. Ould Mahmoudi (Mauritanie), journaliste indépendant inculpé d'« atteinte à l'image de marque diplomatique et économique » de la Mauritanie, a été incarcéré à la prison civile de Rosso le 16 mars 2005. Hamadi Jebali (Tunisie), directeur de l'hebdomadaire Al Fajr, organe du mouvement islamiste An Nahda, est emprisonné depuis 1991. En 1992, il avait été condamné par la Cour militaire de Tunis à seize ans de prison pour « agression dans l'intention de changer la nature de l'Etat ». Abdulkarim Al-Khaiwani (Yémen), rédacteur en chef du journal Al-Shoura, a été condamné le 5 septembre 2005 à un an de prison ferme pour diffamation.