Reporters sans frontières exprime sa satisfaction à l'annonce de l'acquittement des journalistes du Sonntagsblick

Reporters sans frontières se réjouit de l'acquittement de trois journalistes du SonntagsBlick par un tribunal militaire dans l'affaire dite du « fax secret sur les prisons de la CIA ». Pour l'organisation de défense de la liberté de la presse, ce jugement est la seule issue honorable à ce procès qui n'aurait pas dû avoir lieu. « Si le tribunal militaire a su faire preuve de discernement dans cette affaire, il n'en reste pas moins que le fait que des journalistes se retrouvent devant la justice militaire pose un sérieux problème », a déclaré Gérald Sapey, président de la section suisse de Reporters sans frontières. L'organisation a également invité les parlementaires suisses à soutenir la motion déposée au mois de mars par le conseiller national Josef Lang visant à ce que la justice militaire ne soit plus habilitée à juger des civils. Le syndicat de médias Comedia a qualifié ce jugement de « victoire d'étape pour la liberté de la presse » dans la mesure où « il brise une longue liste de condamnations à l'encontre des journalistes qui se sont montrés critiques envers le Département fédéral de la défense ou de l'armée ». L'auditeur de la justice militaire avait requis une amende d'environ 4000 euros contre Christoph Grenacher, le rédacteur en chef, et de 1200 euros pour les journalistes Sandro Brotz et Beat Jost. Mais au final, outre leur acquittement, les journalistes recevront une indemnité de 12 000 euros en guise de dédommagement. Le 8 janvier 2006, le SonntagsBlick, hebdomadaire zurichois, avait reproduit dans ses colonnes un fax du ministère égyptien des Affaires étrangères adressé à son ambassade à Londres, mentionnant l'existence de lieux de détention secrets de la CIA au Kosovo, en Macédoine, en Ukraine, en Roumanie et en Bulgarie. Un mois plus tard, deux journalistes et le rédacteur en chef du magazine avaient été officiellement mis en accusation pour violation du secret militaire par le tribunal militaire 6. Ils risquaient cinq ans de prison.
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Updated on 20.01.2016