Un groupe inconnu, "Les Brigades de l'unicité et du djihad", a déclaré dans un communiqué avoir exécuté Alan Johnston, retenu en otage depuis le 12 mars 2007 à Gaza. Reporters sans frontières demande aux autorités palestiniennes de redoubler d'efforts afin de retrouver le journaliste britannique sain et sauf.
Reporters sans frontières est vivement préoccupée par le sort d'Alan Johnston suite à la diffusion, le 15 avril 2007, d'un communiqué indiquant que le journaliste britannique aurait été exécuté. Un groupe, jusque-là inconnu et qui se fait appeler "Les Brigades de l'unicité et du djihad", a revendiqué son assassinat, en reprochant aux gouvernements britannique et palestinien de n'avoir pas répondu à leurs demandes de libération de prisonniers palestiniens détenus en Israël.
"Nous sommes profondément bouleversés par cette nouvelle, mais nous devons toutefois rester prudents tant qu'aucun élément ne viendra confirmer l'assassinat du journaliste", a déclaré l'organisation.
Dans un communiqué distribué aux autorités et aux médias dans les territoires palestiniens, "Les Brigades de l'unicité et du djihad" ont affirmé avoir enlevé et exécuté Alan Johnston. "Le monde entier s'est mobilisé pour ce journaliste alors que personne ne bouge le petit doigt pour venir en aide aux milliers de nos prisonniers", a déploré le groupe, annonçant qu'il diffuserait bientôt une vidéo de l'assassinat du journaliste.
Les autorités palestiniennes ont réfuté ce communiqué indiquant qu'il ne s'agissait là que de rumeurs destinées à faire pression sur elles. Hani Al-Qawasmeh, ministre de l'Intérieur, a déclaré, lors d'une conférence de presse à Gaza, n'avoir "reçu aucune demande de la part des ravisseurs ni demande de rançon et qu'aucun groupe n'avait revendiqué l'enlèvement du journaliste". De son côté, le ministère britannique des Affaires étrangères a affirmé avoir pris connaissance de ces informations qu'il examinait "de manière urgente".
Reporters sans frontières a interpellé le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, à de nombreuses reprises au cours de ces deux dernières années, pour le sensibiliser face au climat d'insécurité dans lequel travaillent les journalistes à Gaza. Quatorze professionnels des médias ont été enlevés depuis le début de l'année 2005. Aucun d'entre eux n'a été retenu aussi longtemps qu'Alan Johnston et tous ont été libérés sains et saufs.