Mikhaïl Podoliak a été expulsé par le KGB le 21 juin 2004 en raison d'articles "diffamatoires" concernant la situation socio-économique du pays, risquant, selon les autorités, de "déstabiliser" le Bélarus. Les deux organisations ont dénoncé un retour à des méthodes staliniennes pour museler la presse indépendante.
Mikhaïl Podoliak, journaliste indépendant de nationalité ukrainienne, a été expulsé par les services de sécurité (KGB) le 21 juin 2004 au matin, après avoir été accusé de chercher à "déstabiliser" le Bélarus à travers ses articles.
Reporters sans frontières et l'Association des journalistes bélarusses (BAJ) ont exprimé leur indignation suite à l'expulsion de ce journaliste, dont le seul tort était de critiquer le régime autoritaire de M. Loukachenko.
"Cette mesure totalement arbitraire nous rappelle les méthodes sinistres de l'ère stalinienne. Nous sommes alarmés par la constante détérioration de la situation de la liberté de la presse au Bélarus, où les journalistes indépendants sont systématiquement harcelés, en particulier par le KGB", ont déclaré les deux organisations.
Le 21 juin à sept heures du matin, des membres du KGB ont fait irruption au domicile de Mikhaïl Podoliak avec un ordre d'expulsion. Le journaliste a dû quitter les lieux en quinze minutes et a été conduit en Ukraine, encadré par de nombreux agents du KGB, dans un wagon spécial. Il est désormais interdit de séjour au Bélarus pour une durée de cinq ans.
Selon le KGB, le journaliste a été expulsé du fait d'articles contenant "des affirmations diffamatoires concernant la situation socio-économique du pays et des appels à déstabiliser la situation politique du Bélarus".
Mikhaïl Podoliak, qui publiait régulièrement dans l'hebdomadaire Vremia, était connu pour ses articles d'analyse et d'investigation, notamment sur les relations entre le Bélarus et la Russie, ainsi que sur des personnalités proches du président Loukachenko.
Deux journalistes de la chaîne russe NTV, jugés indésirables par le pouvoir, avaient déjà été expulsés du pays en 1997 et 2003. Le 2 août 2002, Mikhail Podoliak avait été condamné à une amende d'environ 7 300 euros pour diffamation envers Anatoly Tozik, le président du Comité de contrôle de l'Etat.