Reporters sans frontières et la Burma Media Association appellent les journalistes des pays membres de l'Association of Southeast Asian Nations (ASEAN) à se mobiliser pour leur confrère U Win Tin, l'un des plus anciens prisonniers politiques d' Asie.
"Reporters sans frontières est scandalisée par le maintien en détention d'un journaliste de cet âge, malade de surcroît et qui a purgé la quasi-totalité de sa peine. Le refus des autorités de le libérer, alors que la loi birmane le permet, est un triste exemple du cynisme du régime militaire en place", a déclaré l'organisation de défense de la liberté de la presse.
Arrêté le 4 juillet 1989, U Win Tin a été condamné successivement à trois, dix puis sept ans de prison. Les procès se sont déroulés dans la prison d'Insein, à l'abri de tout regard. Il est le dernier dirigeant de la Ligue nationale pour la démocratie (LND) arrêté en 1989 à être toujours détenu.
Editorialiste politique et critique d'art, U Win Tin était l'un des conseillers du Prix Nobel de la paix, Aung San Suu Kyi.
Etat de santé
Depuis le 6 novembre 2002, U Win Tin bénéficie de conditions de détention privilégiées. Mais les années passées en prison ont affaibli le dissident, aujourd'hui âgé de 77 ans.
Malgré les tentatives répétées du régime de Rangoon pour le convaincre de renoncer à son engagement politique, U Win Tin est resté ferme sur ses positions en faveur de la démocratie.
Sa santé s'est dégradée. Il a souffert de deux attaques cardiaques et a dû être opéré, en 1995, d'une hernie discale. Il a perdu la plupart de ses dents et doit porter une minerve en raison d'une inflammation des vertèbres. Depuis dix-huit ans, U Win Tin se déplace régulièrement de la prison d'Insein au pavillon des prisonniers de l'hôpital général de Rangoon lorsque son état de santé se détériore.
Actions pour sa libération
Reporters sans frontières et la Burma Media Association ont mené de nombreuses actions afin d'obtenir la libération d' U Win Tin. En 2006, les deux organisations ont adressé un appel solennel au Premier ministre birman, le général Soe Win et envoyé aux principales ambassades birmanes un appel pour la libération du dissident, accompagné d'une pétition signée par plus de cinq mille personnes.
En 2004, le nom d' U Win Tin est apparu sur une liste de détenus devant être libérés. Le ministre adjoint des Affaires étrangères, Kyaw Thu, a déclaré à l'agence de presse Reuters que U Win Tin était bien sur la liste des 4000 prisonniers en voie d'être relâchés. " Nous ne l'aurions pas décrété si nous n'avions pas réellement l'intention de le faire. Si nous ne respectons pas notre parole, nous aurons alors plus de pression, pas seulement de notre côté, mais également de l'Occident", avait expliqué le ministre à l'époque.
Le 6 novembre 2004, alors que la libération annoncée n'était pas venue, Reporters sans frontières et la Burma Media Association ont demandé à l'Union Européenne de maintenir ses sanctions à l'encontre des dirigeants birmans.
Le 12 mars 2007, à l'occasion de son 77e anniversaire, U Win Tin a, de sa cellule, lancé un appel à la résistance contre le régime militaire.
Parrains d'U Win Tin
Le combat exemplaire d'U Win Tin pour la liberté d'expression lui a valu d'être parrainé par de nombreux organes de presse.
France
TF1, Le Journal du Dimanche, Télérama, Gavroche, Le Monde, Les Dernières Nouvelles d'Alsace, BFM, ARTE, Humanisme, Azur FM, Le Peuple, Paris Normandie, DESS de journalisme de l'Institut Français de Presse, Maires de France, Agriculture horizon, France 3 sud Languedoc-Roussillon, Romans Magazine, L'Humanité, Amiens Métropole, Assas, Le Courrier Picard, Photographie.com, France Bleu Gard Lozère
Espagne
Cadena Ser, Tiempo, Perfiles, TV3 Catalunya, Asociación de la Prensa de Cádiz, Agencia Cover, El Correo Español/El Pueblo Vasco, El Triangle, Cuatro TV
Canada
Ottawa Sun, Echos Vedettes, Points chauds (Télé-Québec), McGill Daily, Radio Canada, The Star Phoenix, Bernier et Cie (Radio Canada)
Belgique
Le Soir magazine, Le Soir, BEL-RTL,Le Vif/L'Express, RTBF-TV, RTL-TVI, Radio Contact, Vers l'avenir, Fun Radio, Enjeux Internationaux
Suède
Kommunalarbetaren
Japon
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