Reporters sans frontières et la Burma Media Association demandent au Premier ministre japonais d'imposer des sanctions au régime birman après l'assassinat du vidéoreporter Kenji Nagai

Au-delà de l'émotion de voir un journaliste courageux assassiné dans les rues de Rangoon, Reporters sans frontières et la Burma Media Association demandent au nouveau Premier ministre Yasuo Fukuda d'imposer des sanctions au régime militaire tant que les auteurs de cet assassinat n'auront pas été jugés. "Comment votre gouvernement pourrait-il accepter de cautionner et soutenir financièrement un régime qui assassine en toute impunité un citoyen japonais ? Pour obtenir une vraie enquête et un procès des coupables, notamment des officiers qui ont donné l'ordre de tirer sur les civils et Kenji Nagai, nous vous demandons de geler votre aide et d'imposer des sanctions au régime militaire. Si cela n'est pas fait, les forces de sécurité pourront continuer à réprimer les moines et les civils", ont affirmé les deux organisations. Le 28 septembre 2007, la chaîne japonaise Fuji a diffusé un document accablant montrant comment Kenji Nagai, de l'agence APF News, avait été tué à Rangoon. Le journaliste, caméra à la main, est abattu à bout portant par un militaire birman. Un médecin de l'ambassade du Japon a confirmé que la balle qui a tué le journaliste avait touché son cœur après être entrée par la poitrine, ce qui confirme qu'il a été tué de face. La diffusion de ces images par les médias a provoqué la colère et l'incompréhension de la population japonaise. D'autant plus que les autorités birmanes ont affirmé que Kenji Nagai avait été tué par une balle perdue. Un nouveau mensonge qui s'ajoute à ceux déjà formulés sur le nombre de victimes civiles, le nombre de manifestants et l'origine de la coupure généralisée d'Internet dans le pays. Le même jour, le chef du gouvernement japonais a annoncé que son pays allait demander des explications sur la mort de Kenji Nagai au gouvernement birman, mais a écarté la mise en place de sanctions. Un haut responsable du ministère nippon des Affaires étrangères va être envoyé à Rangoon. Kenji Nagai avait travaillé dans de nombreux pays en guerre et portait toujours une attention spéciale au sort des populations civiles. Ce n'est pas la première fois qu'un reporter est tué en Birmanie par les militaires. En mai 2003, un photographe birman avait été tué pendant l'attaque du convoi d'Aung San Suu Kyi par les hommes de main du régime.
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Updated on 20.01.2016