Reporters sans frontières est scandalisée par la condamnation à 11 ans de prison d'un journaliste

Reporters sans frontières est scandalisée par la condamnation à onze ans de prison de Siamak Pourzand, soixante et onze ans, et très préoccupée par son sort. Son lieu de détention est, en effet, inconnu aujourd'hui. "Cette absence totale d'information sur ce journaliste âgé et, de surcroît, très malade, est inadmissible. Les autorités iraniennes démontrent à nouveau leur plus grand mépris à l'égard des droits de l'homme", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières. "Nous demandons aux autorités de rendre public le lieu de la détention du journaliste", a-t-il ajouté.    Avec onze professionnels des médias derrière les barreaux, l'Iran détient le triste record d'être la plus grande prison pour journalistes au Moyen-Orient. Par ailleurs, en l'espace d'un mois, quatre condamnations à des peines de prison ont été prononcées à l'encontre de journalistes. L'organisation demande leur libération immédiate. Reporters sans frontières rappelle que le Guide de la république islamique, l'ayatollah Ali Khamenei, figure sur sa liste des prédateurs de la liberté de la presse. Dans une interview accordée au quotidien Iran le 15 mai 2002, le juge Jafar Sabri, du tribunal 1610, a précisé que Siamak Pourzand avait été condamné non pas à huit ans, comme la presse iranienne l'avait rapporté, mais à onze ans de détention. Le 3 mai, le journaliste avait été condamné pour "action contre la sécurité de l'Etat par ses liens avec des monarchistes et des contre-révolutionnaires". Son avocat commis d'office avait fait appel du jugement. Par ailleurs, le responsable de l'organisation qui gère les prisons en Iran, Monsieur Bakhtiari, a déclaré que Siamak Pourzand ne se trouvait dans aucune des prisons du pays.    Aucun commentaire d'officiels iraniens n'a été donné suite aux nombreuses protestations des organisations internationales de défense des droits de l'homme. Par ailleurs, à de rares exceptions près, aucun journal réformateur n'a évoqué le sort du journaliste. Depuis la dernière visite de la sœur du journaliste, début mars, au centre de détention d'Amaken, à Téhéran, la famille de Siamak Pourzand est sans nouvelles de lui. Elle est aujourd'hui d'autant plus inquiète que le journaliste était alors très malade. La sœur de Siamak Pourzand, qui souhaitait lui rendre visite, a récemment essuyé un refus des autorités, qui ont prétexté le mauvais état de santé du journaliste. Siamak Pourzand avait été enlevé par les forces de sécurité le 29 novembre 2001. Les autorités iraniennes étaient restées muettes quant à cette disparition. Durant les quatre premiers mois de sa détention, dont le lieu était demeuré secret, Siamak Pourzand n'avait pu avoir accès ni à un avocat ni à des soins médicaux. A la tête du centre artistique et culturel de Téhéran, il avait également travaillé comme commentateur culturel pour plusieurs journaux réformistes qui sont actuellement tous fermés.
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Updated on 20.01.2016