Reporters sans frontières demande l'ouverture d'une enquête indépendante dans l'affaire Paparazzi

Lire en russe « Nous demandons au président Viktor Iouchtchenko l'ouverture d'une enquête indépendante et transparente à la suite de la tentative d'agression du directeur de Paparazzi, afin de faire la lumière sur cette affaire. Les journalistes de ce magazine subissent de multiples pressions et nous rappelons aux autorités que le secret des sources est un principe intangible ne pouvant souffrir aucune exception », a déclaré Reporters sans frontières. Le 30 septembre 2005, à trois heures du matin, plusieurs inconnus ont brisé les vitres de la voiture de Walid Harfouch, directeur général du mensuel en russe Paparazzi (62 000 exemplaires), devant son domicile de Kiev et lancé un cocktail Molotov à l'intérieur du véhicule. Cet acte de vandalisme a eu lieu la veille de la publication dans Paparazzi de photos du fils du président ukrainien, Andryi Iouchtchenko, et d'un article intitulé « Comment le tsarévitch passe ses vacances ». Le 2 octobre, le ministre de l'Intérieur, Youri Lutsenko, a été chargé de l'enquête sur cette affaire par le président ukrainien. Le lendemain, lors d'une conférence de presse, Youri Lutsenko a déclaré que Walid Harfouch n'avait pas évoqué le lien entre son journal et la tentative d'agression dans sa déposition. « Ceci est faux. Le procès verbal de ma déposition est publié sur notre site www.paparazzi.com.ua », a déclaré Walid Harfouch à Reporters sans frontières. « Il y a une volonté manifeste d'étouffer l'affaire et nous sommes victimes d'une campagne de dénigrement de la part des autorités. Les journalistes de Paparazzi subissent de multiples pressions de la part des brigades financières qui leur demandent de dévoiler qui est l'auteur des photos d'Andryi Iouchtchenko », a déclaré Omar Harfouch, directeur de publication du magazine. Depuis le 3 octobre, les bureaux du magazine sont occupés par des policiers. Le 5 octobre, Paparazzi a été l'objet d'un contrôle fiscal. Par ailleurs, les enquêteurs n'ont interrogé aucun des témoins de l'affaire mais ont saisi l'ensemble des photos concernant le fils du président ukrainien qui se trouvaient au journal. « On nous accuse d'avoir voulu faire un ‘coup de pub' pour le magazine et d'avoir voulu toucher le montant de l'assurance de ma voiture. C'est idiot. La voiture était neuve et n'était pas encore assurée », a déclaré Walid Harfouch à Reporters sans frontières. Paparazzi n'a pas publié les photos du fils du président ukrainien, le magazine n'ayant pas paru à l'heure actuelle. En revanche, les clichés ont été publiés, le 4 octobre, dans le quotidien russe Komsomolskaya Pravda.
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Updated on 20.01.2016