Reporters sans frontières demande l'inscription de la dépénalisation des délits d'opinion dans le nouveau code de la presse

Reporters sans frontières se réjouit de la décision de la cour d'appel de Dubaï qui a innocenté deux journalistes du quotidien anglophone Khaleej Times, Mohsen Rashed et Shimba Kassiril Ganjadahran, le 8 novembre 2007. Ils avaient été condamnés, le 24 septembre 2007 en première instance, à deux mois de prison pour diffamation suite à la publication d'un article concernant l'action en justice intentée par une habitante de Dubaï contre son époux, qui s'est soldée par l'emprisonnement de ce dernier. Ce jugement intervient quelques semaines après l'annonce du Premier ministre des Emirats arabes unis de dépénaliser les délits de presse. Cette annonce fait office de décret et a valeur de loi. “La libération des journalistes du quotidien Khaleej Times confirme l'évolution positive de la situation de la liberté d'expression dans le pays, depuis deux ans. Cependant, la loi sur la presse reste inadaptée et nous invitons le gouvernement à inclure la dépénalisation des délits de presse dans la future loi qu'il examine actuellement. Cette réforme, la première dans le Golfe, doit également prendre en compte la presse électronique”, a déclaré l'organisation. Contacté par Reporters sans frontières, le journaliste Mohsen Rashed a expliqué que l'annonce du Premier ministre a influencé le jugement de la cour d'appel. D'après lui, le décret sera probablement intégré à la nouvelle loi sur la presse. Par ailleurs, le tribunal correctionnel de Ras Al Khaimah a condamné le propriétaire du site Majan.net, Mohammed Al Shehhi à un an de prison avec sursis et 50 000 dirhams (soit 10 000 euros) d'amende alors que les charges à son encontre ont été abandonnées le 30 octobre 2007. Le site a été contraint à la fermeture définitive en vertu de l'article 16 du code de la presse électronique. Il s'agit de la sixième plainte contre Majan.net depuis le 1er août 2007. Cette multiplication des procédures est très critiquée par les blogueurs et les propriétaires des sites Internet qui réclament une harmonisation des lois avec la presse écrite. Le principal problème concernant la liberté d'expression dans le pays reste l'autocensure pratiquée par la plupart des journaux. Pour échapper à d'éventuelles actions en justice, la presse s'interdit souvent toute critique visant à nuire à l'image du pouvoir en place.
Publié le
Updated on 20.01.2016