Reporters sans frontières demande l'arrêt immédiat du harcèlement envers Slim Boukhdir

Reporters sans frontières constate et regrette le renforcement de la surveillance policière dont fait l'objet le journaliste indépendant Slim Boukhdir depuis sa libération, le 21 juillet 2008.

Reporters sans frontières constate et regrette le renforcement de la surveillance policière dont fait l'objet le journaliste indépendant Slim Boukhdir depuis sa libération, le 21 juillet 2008. Depuis plusieurs jours, ses faits et gestes sont ainsi épiés par des policiers en civil. Sa famille est également sous surveillance. L'organisation demande instamment que ces pratiques cessent, et déplore que les journalistes indépendants tunisiens soient obligés, par la volonté des responsables de police, de vivre avec de telles pressions. "Le gouvernement tunisien ne peut plus continuer à entraver le travail des journalistes de la sorte. Leur indépendance et leur liberté sont le garant d'une société stabilisée et pacifiée", a-t-elle déclaré. Le 19 janvier 2009, trois policiers en civil sont descendus d'une voiture sans plaque d'immatriculation et ont suivi Slim Boukhdir à sa sortie d'un café Internet proche de chez lui (banlieue sud de Tunis), et ce jusqu'à son retour vers 20h à son domicile. A l'arrivée de Me Abderraouf el Ayadi, avocat de Slim Boukhdir, les policiers ont interrompu leur surveillance, avant de revenir aux environs de 22h. Les 20 et 21 janvier au matin, deux policiers en civil se tenaient toujours près du domicile du journaliste. Son avocat et des amis journalistes venus le soutenir ont confirmé que des hommes en civil épiaient sa maison. A de nombreuses reprises, Slim Boukhdhir a été verbalement menacé d'être renvoyé en prison ou de voir son intégrité physique mise à mal s'il n'arrêtait pas ses activités journalistiques, jugées "dissidentes". En outre, la famille du journaliste a fait l'objet d'intimidations. Ainsi, le 13 janvier, le domicile de son épouse à Sfax (270 km de Tunis) a été placé sous surveillance. Le 19 janvier, elle a reçu sur son téléphone portable un message d'insultes provenant d'un numéro inconnu. Slim Boukhdir, soutenu par son avocat, envisage d'entamer une action en justice contre l'expéditeur du message inconnu, et de manière générale contre la surveillance de son domicile et de ses activités. Le journaliste avait été arrêté le 26 novembre 2007 et condamné à un an de prison pour “outrage à fonctionnaire dans l'exercice de ses fonctions”, “atteinte aux bonnes moeurs” et “refus de présenter ses papiers d'identité”. Reporters sans frontières rappelle que la Tunisie se place 143e dans le classement mondial de la liberté de la presse, sur 173 pays.
Publié le
Updated on 20.01.2016