Reporters sans frontières demande l'abandon des poursuites engagées contre l'hebdomadaire d'opposition Le Renouveau

Reporters sans frontières demande l'abandon des poursuites engagées contre l'hebdomadaire d'opposition Le Renouveau, après que la justice djiboutienne a convenu que le dossier d'accusation était incomplet. Houssein Ahmed Farah, le frère du directeur de publication du Renouveau, Daher Ahmed Farah, a été mis en liberté provisoire le 10 février 2007, après trois jours de détention. Il a comparu libre, le lendemain, devant le juge du tribunal des flagrants délits pour répondre de l'accusation de "diffamation" à l'encontre du gouverneur de la banque nationale de Djibouti et beau-frère du président Ismaël Omar Guelleh. Le juge ayant constaté l'absence de l'édition incriminée du Renouveau dans le dossier d'accusation, l'audience a été renvoyée au 18 février. On ignore sur quelles bases juridiques Houssein Ahmed Farah a été arrêté à la place de son frère, actuellement à l'étranger. Daher Ahmed Farah, par ailleurs président du Mouvement pour le renouveau démocratique (MRD), a précisé à Reporters sans frontières que son frère n'était pas l'auteur de l'article ayant motivé la plainte. "L'article n'est pas signé. C'est au seul directeur de publication que je suis de l'assumer", a-t-il déclaré. Le matériel d'impression du journal n'a pas été restitué par la police. De fait, Le Renouveau ne peut plus paraître. ------------- 08.02.2007 - Le frère du directeur de publication de l'hebdomadaire Le Renouveau maintenu en détention, trois proches remis en liberté Houssein Ahmed Farah, le frère du directeur de publication de l'hebdomadaire d'opposition Le Renouveau, Daher Ahmed Farah, a été présenté au procureur de la République le 8 février 2007, après 24 heures de garde à vue. Il a été maintenu en détention à l'issue de son audition. L'édition du 8 février du journal n'a pas paru, le matériel d'impression ayant été saisi par la police. Hared Abdallah Barreh, militant du Mouvement pour le renouveau démocratique (MRD) et responsable de la distribution de l'hebdomadaire, et Farah Abadid Hildid, président d'une des fédérations du parti, ont en revanche été libérés le 7 février dans la journée. Daoud Farah Iyeh, cousin de Daher Ahmed Farah, a pour sa part été remis en liberté le même jour, dans la soirée. ------------- 07.02.2007 - Arrestation du frère et du cousin du directeur de publication de l'hebdomadaire d'opposition Le Renouveau Houssein Ahmed Farah, recherché depuis cinq jours par la police djiboutienne, a été arrêté le 7 février 2007 et conduit dans les locaux de la brigade des affaires criminelles et spéciales, a appris Reporters sans frontières par l'intermédiaire de son frère Daher Ahmed Farah, directeur de publication de l'hebdomadaire d'opposition Le Renouveau et président du Mouvement pour le renouveau démocratique (MRD). Par ailleurs, Daoud Farah Iyeh, un cousin du journaliste, a été arrêté le 6 février pour des motifs inconnus, selon la même source. Le matériel d'impression ayant été saisi par la police, le journal est dans l'impossibilité de paraître normalement. "Il s'agit d'une opération qui vise à réduire au silence le seul petit journal qui résiste encore", a déclaré Daher Ahmed Farah à Reporters sans frontières. "Avec la réduction au silence du Renouveau Djiboutien, le musellement de la liberté de presse et d'expression est total, après trente ans de pouvoir sans partage, de répression de l'opposition, de misère et de tensions sociales. Le tout sous les yeux de grandes démocraties occidentales, telles que la France et les Etats-Unis, militairement présentes à Djibouti." Une information judiciaire pour "diffamation" a été ouverte contre le journal pour un article paru le 1er février, évoquant un commerçant qui aurait versé une indemnité au gouverneur de la banque nationale de Djibouti, par ailleurs beau-frère du président Ismaël Omar Guelleh, en échange de sa libération. ------------- 05.02.2007 - Le harcèlement de l'hebdomadaire d'opposition Le Renouveau a repris Reporters sans frontières dénonce le retour de la politique de harcèlement par les autorités de Djibouti de l'hebdomadaire privé Le Renouveau, organe de l'un des principaux partis d'opposition du pays, ainsi que de son directeur de publication, Daher Ahmed Farah, et de ses collaborateurs. "Après presque trois ans de calme relatif, Le Renouveau subit de nouveau l'agressivité du gouvernement. Plutôt que de lancer la police et la justice à l'assaut d'une des rares voix dissidentes de Djibouti, les autorités devraient plutôt se rendre compte qu'il est archaïque de maintenir un contrôle strict et frileux sur l'information. Les collaborateurs du Renouveau et les proches de Daher Ahmed Farah doivent être laissés en paix, dans la mesure où on les poursuit pour un article qui a le seul tort de déranger le pouvoir en place", a déclaré l'organisation. Le 2 février 2007, la police djiboutienne a effectué une perquisition sans mandat au domicile de Daher Ahmed Farah, actuellement à l'étranger, affirmant être à la recherche du frère du journaliste. Le lendemain, les forces de l'ordre ont interpellé et placé en garde à vue Hared Abdallah Barreh, militant du Mouvement pour le renouveau démocratique (MRD) et responsable de la distribution du journal, ainsi que Farah Abadid Hildid, président d'une des fédérations du parti. Les deux hommes sont actuellement détenus dans les locaux de la police criminelle. Souleiman Farah Lodon et Souleiman Hassan Fadal, respectivement vice-président et secrétaire général du MRD, ont pour leur part été entendus par le procureur de la République, puis par la police et laissés libres. Le 4 février, le domicile de Daher Ahmed Farah a une nouvelle fois été perquisitionné. La police a confisqué un ordinateur personnel. Ces opérations de police font suite à l'ouverture d'une information judiciaire contre Le Renouveau, pour un article intitulé : "Omar Aïdid subit les foudres du pouvoir". Paru le 1er février, l'article évoquait l'arrestation d'un commerçant, qu'un conflit oppose au gouverneur de la banque nationale de Djibouti, par ailleurs beau-frère du président djiboutien, Ismaël Omar Guelleh. Dans la ligne de mire du régime d'Ismaël Omar Guelleh depuis plus d'une dizaine d'années, Daher Ahmed Farah avait été arrêté à quatre reprises en 2003 et avait passé, au total, près de trois mois en prison au cours de l'année. Son frère Houssein avait passé neuf jours en prison, en juin 2004, sous prétexte qu'il aurait "attenté à la vie de la première dame du pays". Alors qu'il circulait en voiture pour aller couvrir une manifestation populaire, il avait dû freiner brusquement pour éviter le convoi officiel.
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Updated on 20.01.2016