Reporters sans frontières demande l'abandon des poursuites contre deux journalistes

Reporters sans frontières demande à la justice bahreïnie d'abandonner les charges qui pèsent contre le rédacteur en chef et l'un des journalistes du premier quotidien indépendant du royaume, Al-Wasat, respectivement Mansour Al-Jamri et Hussein Khalaf. La peine de prison encourue par les deux journalistes est disproportionnée par rapport aux faits reprochés. Mansour Al-Jamri et Hussein Khalaf sont accusés d'avoir publié des informations relatives à un réseau de terroristes sans autorisation du parquet. Al-Wasat avait annoncé, en mars 2003, la libération sous caution de trois terroristes présumés arrêtés par les autorités. Ils encourent une amende de 1000 dinars (environ 2600 euros) et/ou une peine de six mois de prison. Plusieurs journalistes et défenseurs des droits de l'homme étaient présents à l'ouverture du procès, le 21 juin 2003. La prochaine audience a été fixée au 1er juillet. En novembre 2002, un nouveau code de la presse a été promulgué par le roi Hamad ben Issa Al-Khalifa, qui garantit le droit de "toute personne (…) d'exprimer son opinion et de la diffuser oralement ou par écrit". Cependant, les délits d'atteinte "à la foi islamique, à l'unité du peuple, à la personne du roi" ainsi que le fait de "susciter la division ou le confessionnalisme" sont passibles de peines de prison allant de six mois à cinq ans. Suite aux vives protestations de la part du syndicat indépendant des journalistes bahreïnis en cours de constitution et du Centre bahreïni des droits de l'Homme, les autorités ont annoncé que le nouveau code de la presse serait amendé, après consultation des journalistes. Créé en septembre 2002, Al-Wasat est le troisième journal de langue arabe de Bahreïn. Les autres quotidiens du royaume sont soumis à un strict contrôle gouvernemental. En exil volontaire à Londres pendant des années, Mansour Al-Jamri est l'ancien porte-parole du Bahrain Freedom Movement d'opposition.
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Updated on 20.01.2016