Reporters sans frontières demande l'abandon des poursuites à l'encontre du blogueur Omidreza Mirsayafi

Alors que l'Union européenne vient d'appeler les autorités iraniennes à respecter les les droits des personnes détenues, Reporters sans frontières demande l'abandon des charges à l'encontre du blogueur Omidreza Mirsayafi (http://rooznegaar.blogfa.com), condamné, le 15 décembre, à deux ans de prison pour “insulte envers des dirigeants de la République islamique” et six mois pour “publicité contre le régime”, par la 15e chambre du tribunal de la révolution de Téhéran. “Cette sentence est beaucoup trop lourde pour un blogueur dont le seul tort à été de s'exprimer sur Internet. Les articles incriminés par les autorités sont des satires de l'Iran. Certes, ses propos peuvent paraître excessifs, mais ils ne peuvent pas être considérés comme ‘insultants' et méritent encore moins une condamnation à une peine de prison. Nous demandons l'abandon des charges à l'encontre d'Omidreza Mirsayafi”, a déclaré l'organisation. Arrêté le 22 avril 2008, le blogueur a été relâché après 41 jours de détention en payant une caution de 100 millions de tomans (72 000 euros). Il a été jugé le 2 novembre en vertu des articles 500 et 514 de code pénal selon lesquels “quiconque insulte le guide suprême Khomeiny, fondateur de la République islamique d'Iran, ou les dirigeants du pays, encourt une peine d'emprisonnement de six mois à deux ans” (art. 514) et “quiconque est à l'origine de propagande contre l'État est passible de trois mois à un an de prison” (art. 500). Omidreza Mirsayafi consacre la plupart des articles de son blog à la musique traditionnelle persane et la culture. Joint par Reporters sans frontières, il a confié : “Je suis un blogueur culturel et non politique. Sur l'ensemble des articles que j'ai publiés en ligne, seuls deux ou trois sont satiriques. Je n'avais pas l'attention d'insulter quiconque”. Son blog, Rooznegaar, n'est plus inaccessible sur la Toile. L'avocat d'Omidreza Mirsayafi a expliqué à Reporters sans frontières que, “selon les avis des experts du tribunal, ce blog n'a pas assez de visiteurs pour être considéré comme une ‘publication'”. Omidreza Mirsayafi a un autre dossier en cours de traitement par la cour d'assises de la capitale iranienne pour “insulte envers le prophète d'islam” et “atteinte à la sacralité de l'islam”. L'Iran est l'un des pays les plus répressifs à l'égard des internautes qui osent élever la voix sur leurs blogs et s'illustre souvent par des condamnations à des peines disproportionnées. Le gouvernement est en train d'examiner un projet de loi ayant pour but d'étendre la peine de mort à des crimes commis sur Internet. Le 18 décembre 2008, l'Assemblée générale des Nations unies a adopté une résolution exhortant les autorités de Téhéran à mettre un terme aux condamnations à la peine de mort et aux exécutions.
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Updated on 20.01.2016