Reporters sans frontières demande la remise en liberté de la journaliste irano-américaine Roxana Saberi

Reporters sans frontières exprime sa vive inquiétude suite à la détention de la journaliste irano-américaine, Roxana Saberi, dont la date d'arrestation et le lieu de détention sont encore inconnus.

Reporters sans frontières exprime sa vive inquiétude suite à la détention de la journaliste irano-américaine, Roxana Saberi, dont la date d'arrestation et le lieu de détention sont encore inconnus. «Cette nouvelle arrestation est contraire à la loi iranienne et aux normes juridiques internationales. Ses avocats doivent connaître les motifs de sa détention, et pouvoir lui rendre visite. Nous demandons aux autorités iraniennes de préciser les chefs d'accusation retenus à l'encontre de Roxana Saberi, et de procéder à sa remise en liberté en attendant l'ouverture d'une enquête la concernant, comme la loi le prévoit », a déclaré Reporters sans frontières. L'arrestation de Roxana Saberi a été révélée aux médias par la radio américaine NPR le 1er mars 2009, suite à un appel de la journaliste à son père, le 10 février. Le lendemain, les autorités iraniennes ont confirmé sa détention à la prison d'Evine de Téhéran, mais n'ont pas précisé la nature des accusations portées à son encontre. Le 2 mars, le porte-parole de la diplomatie iranienne, Hassan Ghashghavi, a déclaré que Roxana Saberi travaillait "illégalement" en Iran. Le 3 mars, Alireza Jamshidi, porte-parole de l'Autorité judiciaire, a précisé que « la journaliste avait été arrêtée sur ordre du tribunal de la révolution de Téhéran et incarcérée à la prison d'Evine », ajoutant ne pas savoir « dans quelle section de la prison elle se trouve ». Roxana Saberi est née et a grandi aux Etats-Unis. Elle vit depuis six ans en Iran où elle a travaillé comme pigiste pour la radio NPR de 2002 à 2006. Elle a également collaboré avec la BBC et Fox News. Contacté par Reporters sans frontières, le père de la journaliste, Reza Saberi, a précisé que depuis 2006 sa fille ne travaillait plus pour les médias. Sans accréditation, elle n'avait pas accès à l'information. Il affirme que « ses écrits n'étaient que des notes personnelles et des commentaires sur des sujets culturels et littéraires, en vue d'écrire un livre sur l'Iran. Depuis 2006, elle se concentrait sur l'étude de la langue persane et de la culture iranienne dans une université de Téhéran. » Les arrestations arbitraires et les détentions dans les lieux inconnus de journalistes et blogueurs sont très fréquentes en Iran. Depuis le 1er novembre 2008, le blogueur Hossein Derakhshan est ainsi détenu dans un lieu inconnu. Son arrestation avait été confirmée le 30 décembre 2008 par le porte-parole de l'Autorité judiciaire iranienne, Alireza Jamshidi, après avoir été annoncée dans les médias. Lors d'une conférence de presse le 3 mars 2009, Jamshidi a déclaré « qu'il n'avait pas d'informations précises au sujet de Hossein Derakhshan ». Par ailleurs, depuis décembre 2008, plusieurs journalistes iraniens travaillant pour des médias internationaux ont été interrogés par les agents du ministère des Renseignements et détenus dans des lieux inconnus. Ils sont accusés d'espionnage et de travail illégal, malgré leur accréditation. Plusieurs d'entre eux ont allégué des violences physiques au cours de leurs interrogatoires. La pression sur ces journalistes et leurs familles est constante.
Publié le
Updated on 20.01.2016