Reporters sans frontières demande la mise en place d'une commission d'enquête indépendante concernant le décès du blogueur Omidreza Mirsayafi

Le 19 mars 2009, le blogueur Omidreza Mirsayafi (http://rooznegaar.blogfa.com) a été inhumé au cimetière de Behesht Zahar à Téhéran. Sa famille a porté plainte contre les responsables de la prison afin d'obtenir de explications sur les causes de son décès. Reporters sans frontières exige la mise en place d'une commission d'enquête indépendante sur la mort en détention de ce jeune blogueur. L'organisation publie également son dernier témoignage.

Le 19 mars 2009, le blogueur Omidreza Mirsayafi (http://rooznegaar.blogfa.com) a été inhumé au cimetière de Behesht Zahar à Téhéran. Sa famille a porté plainte contre les responsables de la prison afin d'obtenir de explications sur les causes de son décès. Reporters sans frontières exige la mise en place d'une commission d'enquête indépendante sur la mort en détention de ce jeune blogueur. “Les autorités ont profité du bouleversement de sa famille pour enterrer le corps du jeune blogueur sans autopsie. Nous demandons instamment à Téhéran que toute la lumière soit faite sur les circonstances de la mort d'Omidreza Mirsayafi. Selon nos informations, il s'agit d'un meurtre et il est nécessaire que ses responsables soient poursuivis et condamnés. Nous exigeons une enquête irréprochable sur la mort en détention de ce jeune blogueur”, a déclaré l'organisation. Selon les informations de Reporters sans frontières, des contradictions figurent dans les documents officiels de l'administration de la prison d'Evin concernant l'heure de transfert à l'hôpital Loghman Hakim et l'heure du décès de la victime, selon le médecin légiste. “Les responsables de la prison d'Evin et l'autorité judiciaire veulent présenter Omidreza Mirsayafi comme dépressif et suicidaire, mais au vu de ces nouveaux éléments, il s'agit d'un acte de non-assistance à personne en danger. Nous estimons nécessaire que le Rapporteur spécial sur la liberté d'opinion et d'expression et le rapporteur spécial sur les exécutions extrajudiciaires des Nations unies puisse se rendre le plus rapidement possible en Iran afin de se saisir de cette affaire”, a poursuivi l'organisation. Le 18 mars, Reporters sans frontières avait demandé en vain aux autorités iraniennes qu'une autopsie du corps soit effectuée par des médecins légistes indépendants, comme le souhaitait Mohammad Ali Dadkhah, l'avocat du blogueur. Omidreza Mirsayafi avait été condamné, le 15 décembre 2008, à deux ans de prison pour “insulte envers des dirigeants de la République islamique” et à six mois pour “publicité contre le régime”, par la 15e chambre du tribunal révolutionnaire de Téhéran, suite à la publication d'articles sur son blog. Il avait été arrêté à Téhéran le 7 février 2009. A ce jour, ses avocats n'ont toujours pas reçu l'ordre de condamnation émis par le tribunal révolutionnaire. Le 26 mars 2009, Reporters sans frontières publie la dernière lettre du blogueur qu'il a adressée à l'organisation avant son arrestation (lire le témoignage).
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Mise à jour le 20.01.2016