Reporters sans frontières demande la libération immédiate de cinq journalistes palestiniens

Reporters sans frontières demande une nouvelle fois la libération immédiate de cinq journalistes palestiniens. Arrêtés par l'armée israélienne, ils ont tous été mis en détention administrative pour une durée de trois mois. En photo : l'arrestation du photographe Hussam Abu Alan.

Reporters sans frontières a demandé la libération immédiate des journalistes Maher al-Dessouki, de Al Quds Educational TV, Kamel Ali Jbeil, du quotidien Al Quds, Hussam Abu Alan, photographe de l'Agence France-Presse (AFP),Yousri El Jamal, preneur de son pour Reuters, et Ayman El Kawasmi, directeur de la radio locale El Horriya. "Ces journalistes ont été mis en détention administrative pour trois mois. Pourtant, malgré les demandes répétées des médias auxquels ils collaborent, aucune confirmation officielle n'a été fournie sur ces mesures ni sur les raisons de leur détention. C'est inadmissible. C'est une nouvelle preuve du mépris de l'armée israélienne à l'égard de la liberté d'informer", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l'organisation, dans la lettre qu'il a adressée au Premier ministre Ariel Sharon. Depuis le 29 mars, date du début de l'incursion de l'armée israélienne dans les villes palestiniennes, RSF a recensé au moins vingt cas de journalistes palestiniens arrêtés. Le 30 avril 2002, Mazen Dana et Yousri El Jamal, respectivement cameraman et preneur de son de l'agence Reuters, se trouvaient, vers midi, devant l'hôpital d'Hébron pour filmer des blessés lorsqu'ils ont été appréhendés par des soldats. Ces derniers les ont conduits, avec les mains attachées et les yeux bandés, au bureau de coordination du district. Une fois arrivés, on les a obligés à s'allonger par terre pendant plusieurs heures sans leur fournir ni boisson ni nourriture. Le lendemain matin, ils ont été interrogés. Mazen Dana a reçu des excuses et a été relâché. Mais Yousri El Jamal a été maintenu en détention. Dans une lettre adressée à Reuters, l'armée israélienne a déclaré que le journaliste était soupçonné "d'aider une organisation terroriste". Le journaliste a été mis en détention administrative pour une durée de trois mois . Le même jour à Hébron, Ayman El Kawasmi, directeur de la radio locale El Horriya, a été arrêté à son domicile. Après avoir eu les mains attachées et les yeux bandés, il a été conduit au bureau de coordination du district. Le 1er mai, il a été transféré au centre de détention d'Ofer, près de Ramallah où il a été mis en détention administrative pour une durée de trois mois. Le 24 avril, Hussam Abu Alan (voir photo), photographe de l'AFP, a été arrêté alors qu'il se trouvait au barrage de Beit Anoun près de la ville d'Hébron. Accompagné de Mazen Dana, cameraman de Reuters, et d'autres journalistes, il se rendait dans la localité de Bani Naim pour y couvrir les funérailles de deux Palestiniens. Des soldats lui ont bandé les yeux et attaché les mains. Hussam Abu Alan, qui travaille pour l'AFP depuis six ans, est soupçonné par l'armée "d'assister l'organisation terroriste des Tanzims". A un avocat qui a pu lui rendre visite le 21 mai au centre de détention d'Ofer, près de Ramallah, Hussam Abu Alan a précisé qu'il avait été mis en détention administrative pour une durée de trois mois. Comme la plupart des journalistes palestiniens, il n'avait pu obtenir des autorités israéliennes le renouvellement de sa carte de presse au début de l'année. Le 18 avril, des soldats ont arrêté, à Ramallah, Maher al-Dessouki, de Al-Quds Educational TV, télévision locale basée à Ramallah, et Kamel Ali Jbeil, journaliste au quotidien Al Quds. Tous deux sont actuellement détenus au centre de détention d'Ofer. Le 5 mai, Kamel Ali Jbeil a été mis en détention administrative pour une durée de trois mois.
Publié le
Updated on 20.01.2016