A la veille de la Journée de la presse en Azerbaïdjan, Reporters sans frontières a demandé aux autorités de libérer Rauf Arifoglu, rédacteur en chef du principal quotidien d'opposition du pays et vice-président d'un parti d'opposition, incarcéré à Bakou depuis le 27 octobre 2003.
A l'occasion de la Journée nationale de la presse, le 22 juillet, Reporters sans frontières a réclamé la libération de Rauf Arifoglu, rédacteur en chef du principal quotidien d'opposition du pays, Yeni Musavat, et vice-président du parti d'opposition Musavat, emprisonné à Bakou depuis le 27 octobre 2003.
"Cette détention provisoire injustifiée n'a que trop duré. Libérer Rauf Arifoglu et abandonner les charges retenues contre lui serait le meilleur moyen, pour les autorités, de saluer la Journée de la presse. Ce geste fort apporterait la preuve que le gouvernement azerbaïdjanais est réellement désireux de respecter ses engagements à l'égard de l'Union européenne, du Conseil de l'Europe et de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) », a déclaré Reporters sans frontières.
Le procès de Rauf Arifoglu, ainsi que celui de six autres leaders de l'opposition, a débuté le 7 mai 2004. Il est accusé d'avoir organisé les émeutes qui ont agité le pays suite à l'élection présidentielle contestée du 15 octobre 2003. Poursuivi pour "trouble à l'ordre public" et "refus d'obtempérer", il risque sept ans de prison.
L'avocat de Rauf Arifoglu, Samed Panahov, a dénoncé des irrégularités au cours du procès et l'absence de preuves contre son client. Selon lui, l'état de santé du journaliste, qui souffre d'un ulcère à l'estomac, s'est détérioré pendant sa détention, notamment après une grève de la faim de dix jours.
Dès le mois d'octobre 2003, Reporters sans frontières avait demandé aux autorités la mise en liberté provisoire de Rauf Arifoglu dans l'attente de son jugement. L'OSCE avait fait de même, sans succès. Au contraire, la durée de sa détention provisoire a été prolongée à plusieurs reprises par le parquet général.
Le 29 décembre, le président Ilham Aliev avait gracié 160 prisonniers, dont plus d'un tiers étaient des détenus politiques. La présidence de l'Union européenne avait salué ce geste mais elle avait toutefois exprimé son inquiétude pour le sort des personnes arrêtées à la suite des troubles des 15 et 16 octobre. Elle avait demandé que ces personnes fassent rapidement l'objet d'un procès équitable et transparent, ou soient libérées.