Reporters sans frontières demande la libération d'un directeur de radio détenu au secret

Reporters sans frontières est préoccupée par le sort de Tchanguiz Vatankhah, rédacteur en chef de la station privée Radio Brakoss et président de l'Union des radios privées du Tchad (URPT), enlevé par des hommes armés le 28 avril 2006. "Dans un contexte d'extrême tension au Tchad où se multiplient les violences et les enlèvements politiques, il est urgent que le gouvernement donne des explications sur la situation de Tchanguiz Vatankha. Les arrestations arbitraires sont totalement inadmissibles. A quelques jours d'une élection présidentielle contestée y compris au niveau international, il en va de la crédibilité du gouvernement actuel de respecter l'état de droit et de libérer Tchanguiz Vatankhah dans les meilleurs délais", a affirmé Reporters sans frontières. Le 28 avril dans la matinée, deux individus en tenue militaire ont arrêté à son domicile le rédacteur en chef de Radio Brakoss. A bord d'un véhicule de marque Toyota qui, selon des témoins, appartient à la brigade du 7e arrondissement de N'Djamena, les individus l'ont tout d'abord amené dans un commissariat puis vers une destination inconnue. Au nom de l'URPT, Tchanguiz Vatankhah a récemment publié un communiqué de presse dénonçant la dégradation des conditions de sécurité dans le pays et demandant le report de l'élection présidentielle prévue le 3 mai. L'Union des journalistes tchadiens (UJT) a pour sa part condamné, par la voix de son président Evariste Ngarlem Toldé, cette "arrestation arbitraire". En septembre 2005, Tchanguiz Vatankhah, réfugié iranien vivant au Tchad depuis plusieurs dizaines d'années, avait été arrêté après l'émission d'un avis d'expulsion. Le ministre de la Sécurité publique et de l'immigration, le général Routouang Yoma Golom, avait à l'époque déclaré que "sa radio a ravivé la rancœur entre les différentes communautés rurales en conflit". L'ordre avait finalement été annulé par la justice.
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Updated on 20.01.2016