Reporters sans frontières demande la libération de Bilal Hussein, photographe de l'Associated Press, détenu depuis 18 mois par l'armée américaine

Dix-huit mois après son arrestation par l'armée américaine, le photographe irakien Bilal Hussein n'a toujours pas été déféré devant un juge. Les autorités américaines estiment qu'il représente “une menace pour la sécurité”.

Dix-huit mois après l'arrestation du photographe irakien Bilal Hussein par l'armée américaine, rien n'a changé. Détenu à la prison de Camp Cropper (près de l'aéroport de Bagdad), il n'a toujours pas été déféré devant un juge. Aucune échéance n'a été donnée par les autorités américaines, qui estiment que le photographe de l'Associated Press (AP) représente “une menace pour la sécurité”. “Par cette attitude incompréhensible, et cet entêtement à faire de ce journaliste un terroriste, sans la moindre preuve, les Etats-Unis foulent aux pieds les droits d'un prisonnier, au mépris des normes humanitaires internationales. L'implication de Bilal Hussein dans des activités criminelles n'a jamais été prouvée, alors que fait-il encore en prison?”, a déclaré Reporters sans frontières. L'agence américaine Associated Press, qui a employé Bilal Hussein pendant près de deux ans avant son arrestation, ne cesse de clamer son innocence, affirmant qu'il n'avait jamais eu “de contact inapproprié avec des insurgés”. Paul Gardephe, l'avocat de Bilal Hussein, s'est rendu en Irak en mars 2007 et a pu s'entretenir pendant quatre jours avec son client. Joint par Reporters sans frontières, il a affirmé qu'un jury devrait prochainement réviser le cas du photographe afin de décider de le déférer ou non devant un tribunal correctionnel irakien. Reporters sans frontières a adressé, le 12 avril 2007, un courrier à Robert Gates, secrétaire d'Etat américain à la Défense, demandant la libération du photographe de l'Associated Press. L'organisation n'a pas reçu de réponse. Bilal Hussein, 35 ans, a été arrêté par des soldats américains dans la ville de Ramadi (110 km à l'ouest de Bagdad). Les autorités américaines lui reprochent sa “proximité” avec les insurgés qu'il avait photographiés. D'anciens employés de l'agence AP ont créé un comité de soutien pour la libération de leur collègue irakien. Une pétition est disponible sur le site www.freebilal.org
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Updated on 20.01.2016