Reporters sans frontières demande des sanctions contre les agresseurs du directeur de Radio Brakos

Tchanguis Vatankhah, directeur de la station privée Radio Brakos, a été interpellé et tabassé le 9 février 2004 à la prison de la préfecture de Moissala (Sud), suite à la diffusion de l'interview d'un responsable de l'opposition. Relâché 48 heures après, il a dû être hospitalisé en raison de son état critique. Reporters sans frontières demande aux autorités de prendre des sanctions, dans les plus brefs délais, contre les auteurs et les commanditaires de cette agression. "M. Tchanguis a été violemment frappé à plusieurs reprises, comme l'attestent des photos et le médecin qui l'a examiné à sa sortie. Il est impossible que ses agresseurs ne se soient pas rendu compte de la gravité des blessures. Pourtant, ils ont refusé de lui apporter des soins tout au long de sa détention. C'est un comportement grave et inacceptable, et ses auteurs doivent être immédiatement sanctionnés", a déclaré Reporters sans frontières. "Par ailleurs, d'après nos informations, cette interpellation aurait été ordonnée par Douba Dalissou, le préfet du Bahr (Sud). A-t-il aussi donné l'ordre de malmener M. Tchanguis ?", s'est interrogée l'organisation. Reporters sans frontières demande qu'une enquête indépendante soit menée afin de déterminer les responsabilités de chacun, commanditaires et agresseurs. Djiraibaye Alladoum Grand, correspondant régional du Haut Conseil de la communication (HCC), a déclaré que les autorités ne l'avaient pas consulté avant de procéder à l'arrestation de M. Tchanguis et la fermeture de Radio Brakos. Reporters sans frontières rappelle qu'au Tchad, d'après la Constitution, le HCC est le seul décideur en matière de sanctions contre les médias et les journalistes. Tchanguis Vatankhah, directeur de Radio Brakos, a été interpellé et torturé le 9 février 2004, à la prison de la préfecture de Moissala. Cette interpellation faisait suite à la diffusion de l'interview du chef d'un parti d'opposition sur la situation socio-politique au Tchad. Le journaliste a été libéré 48 heures plus tard, grâce à l'intervention du ministre de la Sécurité, et à la mobilisation massive des habitants. Le même jour, Radio Brakos a été fermée par les gendarmes pour une durée de trois jours. La station n'a toujours pas repris ses émissions.
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Updated on 20.01.2016