Reporters sans frontières demande aux autorités de préciser les charges retenues contre le cyberdissident Habib Saleh

Version arabe Le 6 mai 2008, des agents de sécurités du gouvernement syrien ont arrêté Habib Saleh, écrivain et cyberdissident déjà connu de leurs services, sans fournir d'explication. «Habib Saleh a déjà passé vingt-sept mois en prison en raison des articles qu'il publie sur le Net. Aujourd'hui, il est à nouveau détenu au secret, après seulement huit mois de liberté. Nous demandons aux autorités de donner les charges qu'elles ont retenues à son encontre », a déclaré l'organisation. Habib Saleh, 61 ans, a été arrêté alors qu'il se promenait dans les souks de Tartus (nord-ouest du pays). Selon sa femme, son arrestation est liée à la publication d'articles en ligne sur différents sites Internet, notamment Elaph (http://www.elaph.com), censuré en Syrie en raison de son traitement critique de l'information. « Il écrivait un article par jour depuis sa sortie de prison. Les autorités syriennes considèrent qu'il va à l'encontre des règles qu'elles ont imposées sur des sujets tels que la religion, la politique où la repression exercée par le régime syrien » a-t-elle affirmée à Reporters sans frontières. Il s'agit de la troisième interpellation de Habib Saleh en sept ans. En 2002, il avait été condamné à trois ans de prison lors du « Printemps de Damas ». Il avait été libéré le 9 septembre 2004. Le 15 août 2006, il avait à nouveau été condamné à trois ans de prison en vertu de l'article 286 du code pénal pour « publication de fausses informations », suite à la mise en ligne d'articles sur Internet. Il avait été libéré le 12 septembre 2007. La Syrie figure en bonne place dans la liste des « Ennemis d'Internet » publiée par Reporters sans frontières. Le pays applique toujours une législation d'état d'urgence, instauré il y a quarante-cinq ans. La législation régissant le Web est très stricte. Le 25 juillet 2007, le ministre des Télécommunications, Amr Salem, a décrété que les propriétaires de sites Internet devaient conserver les données personnelles des auteurs d'articles et de commentaires. Actuellement, trois cyberdissidents sont derrière les barreaux pour avoir usé de leur droit à la liberté d'expression sur Internet.
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Updated on 20.01.2016