Reporters sans frontières demande au secrétaire général des Nations unies d'intervenir en faveur des signataires de la déclaration ‘Beyrouth-Damas, Damas-Beyrouth' retenus en prison
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A l'occasion de sa visite en Syrie, les 24 et 25 avril prochains, Reporters sans frontières a appelé le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, à intervenir auprès du président Bachar el-Assad en faveur du journaliste et écrivain Michel Kilo, de l'avocat Anouar al-Bounni et de l'opposant communiste Mahmoud Issa, en détention depuis près d'une année.
“Parmi les centaines de détenus dans la prison d'Adra (près de Damas), trois hommes payent depuis près d'une année le prix de leur liberté de penser et de leur défense des libertés civiques. Bien que leur détention soit contraire à la Constitution, les autorités syriennes continuent de faire la sourde oreille à nos appels. En témoignent les récentes déclarations du président Bachar el-Assad qui, interrogé par une journaliste américaine, a rétorqué que les prisonniers politiques n'existent pas en Syrie”, a écrit l'organisation dans son courrier.
“Pourtant les arrestations, convocations par les services de sécurité, interdictions de quitter le territoire et blocages de sites Internet se sont multipliés. À certains, est réservé un aller simple pour Adra au mépris de leurs droits les plus élémentaires. C'est notamment le cas de l'écrivain et journaliste Michel Kilo qui a été incarcéré en mai 2006, en compagnie de neuf autres activistes après avoir signé la déclaration ‘Beyrouth-Damas, Damas-Beyrouth', en faveur d'une réforme radicale des relations libano-syriennes et de la souveraineté du Liban. Trois de ces dix opposants sont toujours détenus. Anouar al-Bounni, un avocat des droits de l'homme très actif, et le militant communiste Mahmoud Issa sont emprisonnés aux côtés de Michel Kilo. Depuis leur arrestation, les procès de ces trois hommes ont été, à plusieurs reprises, ajournés. L'audience du 18 avril 2007 du procès de Michel Kilo a été annulée, le juge ne s'étant pas présenté au tribunal. En attendant, ces trois hommes patientent en prison dans des conditions difficiles. Plusieurs chefs d'accusation sont retenus contre eux : "affaiblissement du sentiment national", "propagation de fausses informations", "incitation à des dissensions confessionnelles et raciales", des crimes passibles de plus de trois ans de prison”, a ajouté Reporters sans frontières.
Il y a plus de 16 ans, Reporters sans frontières mettait en place le "parrainage" des journalistes emprisonnés et appelait les médias internationaux à soutenir l'un d'entre eux. Plus de 200 rédactions dans le monde, des associations de journalistes, des clubs de la presse ou des institutions soutiennent ainsi un confrère en demandant régulièrement sa libération aux autorités concernées et en médiatisant sa situation pour que son cas ne tombe pas dans l'oubli.
Michel Kilo est ainsi soutenu par : Le Pèlerin (France), France Bleu Azur (France), Varios Foros (Espagne), Asociacion de la Prensa de Almeria (Espagne), Ayuntamiento de Calafell (Espagne).
Publié le
Updated on
20.01.2016