De nouvelles violences se sont produites à Bakou, le 9 octobre, lors de la troisième manifestation d'opposition interdite par les autorités. Quatorze journalistes ont été victimes de brutalités de la part de policiers. Deux d'entre eux ont dû être transportés à l'hôpital, après avoir perdu connaissance. Reporters sans frontières appelle le président Aliev à assurer une protection accrue des journalistes.
Dans l'après-midi du 9 octobre 2005, quatorze journalistes azéris ont été passés à tabac par des policiers lors d'une manifestation organisée par le bloc de l'opposition Azadlig à Bakou. Deux d'entre eux ont été grièvement blessés et ont dû être transportés d'urgence à l'hôpital.
« La situation en Azerbaïdjan s'aggrave à une vitesse accablante. Ces six derniers mois, six journalistes ont été agressés, et un autre est mort des suites de ses blessures. Lors d'une rencontre le 8 avril dernier entre Reporters sans frontières et le président Ilham Aliev, celui-ci avait souligné qu'il était ‘inacceptable que des fonctionnaires s'en prennent aux journalistes'. Nous demandons donc au chef de l'Etat de prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité des journalistes, à l'approche des élections législatives du 6 novembre », a déclaré Reporters sans frontières.
Le dimanche 9 octobre, la police a violemment attaqué à coups de matraque des manifestants (400 selon les policiers et plus de 1 000 selon l'opposition). Plusieurs d'entre eux ont été piétinés, d'autres ont reçu des coups à la tête ou des coups de pied.
Le bilan est lourd parmi les journalistes. Deux d'entre eux sont dans un état grave. Ramiz Nadjafli, rédacteur en chef de l'hebdomadaire Boz Gurd, a été sérieusement battu. Il a perdu connaissance et a dû être transporté à l'hôpital pour être réanimé. Il souffre d'un traumatisme crânien. Idrak Abbasov, correspondant du quotidien Ayna-Zerkalo, a été frappé à la tête avec une batte de base-ball par plusieurs personnes, dont un officier de police en civil. Ils ont empêché les témoins de la scène de lui venir en aide. Il a également perdu connaissance et a été transporté à l'hôpital. Il portait la veste bleu marine que le Conseil de la presse remet aux journalistes afin de les protéger de toute violence.
Un policier est posté devant l'hôpital Musa Nagiyev où est soigné le journaliste, et n'autorise pas ses confrères à lui rendre visite.
Par ailleurs, douze autres journalistes ont été agressés physiquement au cours de la manifestation :
- Elbrus Seyfullayev, de l'agence Azer-Press
- Mahabbat Orujev, Tofik Yagublu,Afghan Mukhtarov et Mustafa
Hajili du quotidien Yeni Musavat
- Rasul Mirhashimli de l'agence Uch Nogta
- Orkhan Aslanov de la chaîne de télévision ANS
- Anar Shukurov de Leader TV
- Elman Maliyev du quotidien Ekspress et membre du conseil de surveillance de la presse
- Sarvan Rizvanov de l'agence Turan et membre du conseil de surveillance de la presse
- Ibrahim Mamedov, à la tête du conseil de surveillance de la presse
- Nabi Alishev, correspondant pour le quotidien Baki Khabar.