Reporters sans frontières a demandé, le 28 juillet 2004, dans un courrier au ministre israélien de la Sécurité publique, Tzachi Hanegbi, une enquête
« approfondie et transparente » sur l'agression, le 21 avril, du documentariste israélien David Benchetrit.
« Nous souhaitons que la police puisse poursuivre son travail d'investigation dans les meilleures conditions, afin que les auteurs de ces violences scandaleuses soient arrêtés et que des sanctions proportionnelles à la gravité des faits soient prises à leur encontre, » a déclaré l'organisation. Reporters sans frontières a également insisté sur la nécessité « d'une pleine coopération entre le ministère de la Défense, devant lequel les faits se sont produits, et le ministère de la Sécurité publique, en charge de l'enquête de police ». Reporters sans frontières a enfin souhaité être tenue informée des progrès de l'enquête, dont les résultats devraient être rendus publics dans une quinzaine de jours.
Le 21 avril, David Benchetrit a été sévèrement battu devant le ministère de la Défense, à Tel Aviv, où il avait rendez-vous avec Ruth Yaron, porte-parole du ministère. Auteur de documentaires engagés, il réalisait un film sur l'objection de conscience en Israël. Arrêté par un vigile avant d'entrer dans le bâtiment et sommé de s'identifier, David Benchetrit a été frappé, parce qu'il n'obtempérait pas assez vite, mais aussi, selon lui, parce le vigile l'aurait « confondu avec un Arabe ». Trois autres vigiles ont ensuite menotté le documentariste et l'ont violemment frappé à coups de crosse, alors qu'il leur indiquait être journaliste et avoir rendez-vous.
David Benchetrit souffre aujourd'hui d'une incapacité physique à se déplacer normalement (nombreuses fractures des os de la jambe droite), et de séquelles psychologiques dues aux coups reçus sur la tête (troubles de la mémoire et difficultés de concentration).
« Choquée » par cette agression, Reporters sans frontières avait adressé une lettre au ministre israélien de la Défense, Shaul Mofaz, le 26 avril 2004, réclamant une « enquête rapide et complète ». Dans une réponse du 5 mai, le ministère de la Défense s'est déclaré désolé de cet incident, mais a affirmé que « les forces de sécurité ont agi de manière professionnelle. » Il n'a pas évoqué l'ouverture d'une enquête.