Reporters sans frontières se félicite de la réaction du gouvernement canadien qui a condamné, le 21 juin 2006, la présence du procureur général de Téhéran, Said Mortazavi, à la réunion inaugurale du Conseil des droits de l'homme de l'Onu.
Reporters sans frontières se félicite de la réaction du gouvernement canadien qui a condamné, le 21 juin 2006, la présence du procureur général de Téhéran, Said Mortazavi, à la réunion inaugurale du Conseil des droits de l'homme de l'Onu.
L'organisation de défense de la liberté de la presse attend du ministre des Affaires étrangères, Peter MacKay qu'il exige une explication et une réponse rapides de la part du président du Conseil et du Haut Commissariat aux droits de l'homme.
« La présence à Genève de Said Mortazavi, impliqué dans l'assassinat de la photographe Zahra Kazemi, est absolument inacceptable et nous attendons des Nations unies que la condamnation du Canada ne reste pas lettre morte», a déclaré le président de Reporters sans frontières Canada, François Bugingo.
Procureur général de Téhéran, Said Mortazavi est l'un des principaux responsables de la mort en juillet 2003 de la photo-journaliste irano-canadienne Zahra Kazemi. La journaliste avait été interpellée, le 23 juin 2003, alors qu'elle photographiait des familles de détenus devant la prison d'Evine, au nord de Téhéran. Torturée au cours de sa détention, elle est décédée des suites de ses blessures le 10 juillet.
« En envoyant Said Mortazavi comme représentant des droits de l'Homme à Genève, le gouvernement de l'Iran a montré son vrai visage » s'est indigné Stephan Hachemi, le fils de Zahra Kazemi.
Malgré les pressions du gouvernement canadien sur Téhéran, les auteurs de ce crime sont restés impunis. En 2002 déjà, Maurice Copithorne, représentant spécial de la Commission des droits de l'homme des Nations unies, avait été informé par un haut fonctionnaire de l'appareil judiciaire iranien que Said Mortazavi était l'un des 40 juges sur lesquels une enquête avait été ouverte par la Cour disciplinaire des juges. M. Copithorne avait alors proposé qu'il soit immédiatement relevé de ses fonctions, en attendant que la Cour ait pris une décision sur son cas.
L'Iran reste la plus grande prison du Moyen-Orient pour les professionnels des médias. Treize journalistes et « webloggers » ont été incarcérés au cours de l'année 2005. Menaces, interrogatoires, convocations, arrestations et détentions arbitraires sont en nette progression. Les journalistes iraniens ne doivent souvent leur liberté qu'au versement de cautions extrêmement élevées. L'arrivée à la présidence du conservateur Mahmoud Ahmadinejad n'a pas amélioré cette situation.
Lien vers un article de la Tribune des droits humains