Dans une lettre adressée à Javier Solana, Haut représentant de l'Union européenne pour la Politique étrangère et de sécurité commune (PESC), Reporters sans frontières a rappelé à travers certains exemples récents, la situation grave de la liberté de la presse en Irak. L'organisation a demandé à M. Solana d'intervenir à ce sujet auprès du président irakien, Ghazi al-Yawar (photo), lors de leur rencontre prévue à Bruxelles, le 14 septembre.
Dans une lettre adressée à. Javier Solana, Haut représentant de l'Union européenne pour la Politique étrangère et de sécurité commune (PESC), le 13 septembre 2004, Reporters sans frontières a rappelé à travers certains exemples récents la situation problématique de la liberté de la presse en Irak. L'organisation a demandé à M. Solana d'intervenir à ce sujet auprès du président irakien, Ghazi al-Yawar, lors de leur rencontre prévue à Bruxelles, le 14 septembre.
" Notre préoccupation est d'autant plus grande que les tendances actuelles sont de mauvais augure pour la liberté d'expression en Irak. De nombreux cas d'intimidation et d'arrestation de journalistes par la police irakienne démentent les discours officiels, notamment ceux du Premier ministre irakien, Iyad Allaoui, qui prônent la construction d'un nouvel Irak démocratique ", a écrit l'organisation internationale de défense de la liberté de la presse.
" Nous nous inquiétons du peu d'empressement des autorités irakiennes à mener des enquêtes dans les cas d'agression ou de disparition de journalistes ", a ajouté Reporters sans frontières.
L'organisation a notamment rappelé la série de mesures prises par le gouvernement intérimaire irakien à l'encontre de la chaîne d'information Al-Jazira, dont les bureaux avaient été fermés le 7 août 2004 pour une durée de trente jours, fermeture qui a été reconduite sine die le 4 septembre 2004.
Reporters sans frontières a également évoqué l'ordre donné aux journalistes par le gouvernement irakien, le 15 août, de quitter Najaf, alors même qu'une offensive de grande envergure était en cours. Le 25 août, une soixantaine de journalistes présents dans un hôtel de la ville avaient été brièvement interpellés et conduits au quartier général de la police où le chef des forces de l'ordre, Ghaleb al-Jazairi, les avait accusés de ne pas " dire la vérité ".
L'organisation est enfin revenue sur la série d'enlèvements de journalistes durant le mois d'août 2004. L'exécution du reporter italien Enzo Baldoni, le 26 août, a tragiquement rappelé les dangers du travail des journalistes en Irak. Les journalistes français Christian Chesnot et Georges Malbrunot, ainsi que leur guide syrien Mohammed al-Joundi, dont Javier Solana avait demandé la libération le 30 août, sont quant à eux toujours retenus en otages.