Reporters sans frontières demande à George W. Bush d'agir en faveur de la liberté de la presse lors de son voyage au Moyen-Orient
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A l'occasion de la visite du président des Etats-Unis, George W. Bush, à ses homologues saoudien, égyptien et israélien, du 13 au 18 mai 2008, Reporters sans frontières lui a fait parvenir une lettre, le 7 mai 2008, dans laquelle l'organisation lui demande d'aborder les cas de censure dans ces pays afin d'obtenir des garanties concernant la liberté d'information des citoyens.
“Il est impératif que les Etats-Unis, par l'intermédiaire de son président, rappellent l'importance du droit à l'information à leurs alliés que sont l' Arabie saoudite, l'Egypte et Israël, et les incitent à élargir le champ de la liberté d'expression. Les journalistes, les blogueurs et les journalistes citoyens sont des témoins indispensables des événements survenant dans la région. Une presse vigoureuse, capable d'informer les citoyens et de demander des comptes à ses dirigeants, joue un rôle de premier ordre dans l'avenir des pourparlers et du développement de la région”, a écrit l'organisation.
Dans sa lettre, Reporters sans frontières a demandé au président des Etats-Unis d'intervenir en faveur de la libération du blogueur égyptien Kareem Amer, condamné à quatre ans de prison, le 22 février 2007 pour avoir "incité à la haine de l'islam" et “insulté le président Hosni Moubarak” sur son blog. En Egypte, l'état d'urgence instauré après l'assassinat du président Anwar el-Sadat, en 1981, est toujours en vigueur et les autorités ne cessent de harceler les journalistes en multipliant notamment les procédures judiciaires envers les médias. Le 26 mars, Ibrahim Issa, rédacteur en chef de l'hebdomadaire indépendant Al Doustour, a été condamné à six mois de prison pour avoir publié “de fausses informations, portant atteinte aux intérêts du pays et à la sécurité nationale”.
En Arabie saoudite, les émissions en direct sont interdites sur les chaînes publiques depuis février 2008 afin d'empêcher les auditeurs de faire entendre leurs doléances à l'antenne. Le pays possède également l'un des réseaux Internet les plus filtrés au monde. De plus, sans cadre juridique protégeant la liberté d'expression, les journalistes saoudiens ne remettent jamais en cause le pouvoir et l'autocensure reste de mise. Le contrôle des autorités sur l'information a notamment mené à l'arrestation du blogueur Fouad Al Farhan, le 10 décembre 2007, pour avoir décrit les “avantages” et les “inconvénients” d'être musulman sur son blog. Il est resté près de cinq mois en prison pour avoir usé de son droit à la liberté d'expression sur le Web.
L'organisation de défense de la liberté de la presse a également demandé à George W. Bush d'obtenir des précisions sur les circonstances de la mort de Fadel Shanaa, le caméraman de l'agence de presse américaine Reuters, tué le 16 avril dans la bande de Gaza par l'”erreur de tir” d'un tank israélien.
“L'armée israélienne doit clairement identifier les auteurs du tir et les sanctionner. Des soldats israéliens coupables de négligence ou responsables de tirs délibérés contre des journalistes ont été exhonérés par leur hiérarchie à plusieurs reprises par le passé. Ces pratiques sont inacceptables dans un pays qui prétend appliquer des principes démocratiques”, a ajouté l'organisation.
Les forces de défense israélienne figurent dans la liste des prédateurs de la liberté de la presse établie par Reporters sans frontières le 3 mai. Plusieurs journalistes sont blessés chaque année par des balles réelles ou en caoutchouc, ou par des éclats de grenades assourdissantes ou lacrymogènes tirées par l'armée israélienne sans discernement.
L'Arabie saoudite, l'Egypte et Israël (hors territoire israélien) sont respectivement classés aux 148 e, 146 e et 103 e rangs du classement mondial de la liberté de la presse de Reporters sans frontières.
Publié le
Updated on
20.01.2016