Reporters sans frontières dénonce une nouvelle tentative d'intimidation des journalistes par la police irakienne

Reporters sans frontières dénonce la brève interpellation collective, le 25 août 2004, à Najaf, d'environ soixante journalistes par la police irakienne. Ils ont été conduits au quartier général de la police où un responsable leur a reproché de ne pas « dire la vérité ». Dans un courrier adressé au ministre irakien de l'Intérieur, Falah Al-Naqib, Reporters sans frontières a affirmé que « ces agissements constituent une grave atteinte à la liberté de la presse». « Il s'agit de méthodes parfaitement incompatibles avec les principes démocratiques que votre gouvernement prône pour construire un nouvel Irak », a écrit l'organisation internationale de défense de la liberté de la presse, qui a également prié M. Al-Naqib de s'expliquer sur ces événements et de s'assurer qu'ils ne se reproduiront pas. Reporters sans frontière a ainsi rappelé au ministre de l'Intérieur « que ce n'est pas la première fois que des actions de ce type sont menées par la police irakienne en vue d'intimider les médias et de les empêcher de travailler dans des conditions normales ». Selon l'Agence France-Presse dont le correspondant se trouvait parmi les journalistes interpellés, une douzaine de policiers armés, dont certains étaient masqués, ont sommé les journalistes présents dans l'hôtel Bahr al-Najaf, de se rassembler. Ils ont ensuite été conduits contre leur gré au quartier général de la police où le chef de la police, Ghaleb al-Jazairi, leur a fait part de son mécontentement concernant le traitement de l'actualité en Irak. M. al-Jazairi a jugé que les journalistes ne rapportaient pas la « vérité ». Un certain nombre de témoins ont fait état de la violence de l'interpellation des journalistes. La police serait entrée dans les chambres de certains d'entre eux et aurait tiré des coups de feu en l'air. Ce n'est pas la première fois que ce genre d'événement se produit à Najaf. Le 15 août dernier, le chef de la police avait ainsi annoncé l'ordre donné aux journalistes par le ministère irakien de quitter la ville immédiatement. Reporters sans frontières avait alors dénoncé « l'imposition d'un black-out sur l'information ». Un certain nombre de menaces et de violences de la part de la police irakienne avaient été signalées, et Mohammad Kazem, un journaliste irakien travaillant pour la télévision iranienne en arabe Al-Alam avait été arrêté.
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Updated on 20.01.2016