Reporters sans frontières dénonce une impunité persistante alors que les violences contre les journalistes se poursuivent

Reporters sans frontières a exprimé ses craintes après de nouvelles attaques contre des journalistes et leurs collaborateurs en Irak. La liberté de la presse est menacée par des groupes armés qui font régner la terreur sans qu'aucune action soit entreprise pour les identifier et les punir.

Reporters sans frontières a exprimé ses craintes après de nouvelles attaques contre des journalistes et leurs collaborateurs en Irak. La liberté de la presse est menacée par des groupes armés qui font régner la terreur sans qu'aucune action soit entreprise pour les identifier et les punir alors que 148 professionnels des médias ont déjà trouvé la mort dans le pays depuis le début du conflit en mars 2003. “La situation sécuritaire est dramatique. Jour après jour, menaces, assassinats, enlèvements et agressions font l'actualité. Ces attaques s'exercent en toute impunité et des hommes armés continuent de s'en prendre aux journalistes dans la rue, en plein jour. Cette violence endémique met en péril la qualité et le pluralisme de l'information dans le pays”, a déclaré l'organisation. Trois journalistes échappent à la mort Le journaliste free-lance Satar Ziyara Al Husseini, 50 ans, a échappé à une tentative d'assassinat. Le 28 janvier 2007, des individus armés, à bord de deux véhicules, ont tiré sur lui devant son domicile. Grièvement blessé, il a été transporté à l'hôpital. Satar Ziyara Al Husseini collabore à plusieurs rédactions dont le quotidien arabophone Al-Hayat, basé à Londres. Le lendemain, Uday Al Moukhtar, correspondant de la chaîne satellitaire Al-Diyar, a été pris pour cible dans la ville d'Al-Amarah (Sud-Est). Les assaillants qui circulaient à moto ont tiré plusieurs fois sur le journaliste avant de prendre la fuite. Par ailleurs, le rédacteur en chef du quotidien Al-Safir, Hussein Al Jabouri, est tombé, le 11 février 2007, dans un guet-apens devant son domicile, dans le quartier Al-Daoura à Bagdad. Il a été blessé par balles au ventre et dans le dos. La famille du journaliste a affirmé qu'il avait reçu, dans les semaines précédant l'attaque, des menaces de mort sur son téléphone portable l'intimant d'arrêter d'écrire. Un collaborateur d'Al-Hurra enlevé à Bagdad Un employé de la chaîne de télévision américaine en langue arabe Al-Hurra, Ihab Mohammed, 32 ans, a été enlevé, le 13 février 2007, alors qu'il sortait d'une banque dans le centre de Bagdad. Selon les informations recueillies par Reporters sans frontières, la rédaction serait en contact avec les ravisseurs. Depuis le début du conflit, 56 journalistes et collaborateurs des médias ont été enlevés. Huit sont actuellement retenus en otages. Des médias pris pour cibles Le 8 février 2007, des missiles ont été lancés sur les locaux de l'imprimerie du quotidien indépendant Al-Sabah al-Jadid, faisant au moins quatre blessés. Selon le rédacteur en chef du journal, Ismaël Zair, les locaux du journal avaient déjà été attaqués à plusieurs reprises et deux employés de la chaîne ont été victimes de tentatives d'enlèvement. Dans une autre affaire, les forces américaines se sont introduites, le 9 février, dans les locaux du parti de la Réconciliation et de la Libération à Al-Huaija (à 70 km au sud-ouest de Kirkouk) à la recherche des studios de la chaîne de télévision satellitaire Al-Zaoura. Cette fouille est survenue suite à la diffusion par la chaîne d'images des attaques orchestrées par des groupes armés contre des positions américaines en Irak. Par ailleurs, selon le ministre égyptien de l'Information, Anas Ahmed Nabil Al-Faki, l'ambassadeur des Etats-Unis au Caire, Francis J. Ricciardone, aurait demandé l'interruption de la diffusion des programmes de la chaîne de télévision irakienne sur le satellite égyptien Nilesat. Les bureaux d'Al-Zaoura à Bagdad sont fermés depuis le 5 novembre 2006 suite à la diffusion sur cette chaîne d'images de manifestants brandissant des portraits de l'ancien président Saddam Hussein et protestant contre sa condamnation à mort. Accusée d'inciter à la violence confessionnelle, les autorités irakiennes ne l'ont toujours pas autorisée à émettre de nouveau.
Publié le
Updated on 20.01.2016