Reporters sans frontières dénonce l'interpellation de trois journalistes
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Reporters sans frontières condamne l'arrestation, le 11 mai 2009, de trois journalistes de l'hebdomadaire Zimbabwe Independent et la descente de police effectuée deux jours plus tôt dans les locaux du journal à Harare. Les trois journalistes ont été relâchés sous caution après vingt-quatre heures de détention.
"Les journalistes zimbabwéens sont encore trop souvent victimes des brutalités policières et de l'injustice du système judiciaire. En multipliant les arrestations arbitraires et abusives, puis en conditionnant la liberté des professionnels des médias au paiement systématique d'une caution, la police et la justice soumettent la profession à un racket organisé. Nous appelons une nouvelle fois les autorités à faire cesser immédiatement ces pratiques", a déclaré l'organisation.
A l'occasion de la Journée internationale de la liberté de la presse, célébrée le 3 mai dernier, Reporters sans frontières avait écrit : "L'année 2009 est celle de tous les espoirs pour la liberté de la presse au Zimbabwe. Après plusieurs années d'une répression féroce orchestrée par Robert Mugabe, le nouveau gouvernement d'union nationale, conduit par l'ancien opposant Morgan Tsvangirai, a l'opportunité, si le chef de l'Etat lui en laisse le temps et les moyens, de permettre enfin aux médias de renaître de leurs cendres. Aujourd'hui, l'urgence est d'assouplir le cadre législatif, et d'encourager la presse indépendante, jadis l'une des plus vigoureuses d'Afrique, à repartir de l'avant."
Le 12 mai, le directeur de l'hebdomadaire Zimbabwe Independent, Mike Curling, le rédacteur en chef, Vincent Kahiya, et son adjoint, Constantine Chimakure, ont été relâchés contre le paiement d'une caution de 200 dollars US (146 euros). La veille, ils avaient tous les trois été convoqués par la police et placés en détention au commissariat central d'Harare, en vertu de l'article 31 A du "Criminal Law (Codification and Reform) Act", pour avoir publié des "mensonges" et des "informations préjudiciables à l'Etat". Les autorités leur reprocheraient la publication d'un article, le 8 mai dernier, dans lequel sont nommés des agents des services de renseignements de l'Etat et des policiers, impliqués dans l'enlèvement, entre octobre et décembre 2008, d'une trentaine de journalistes et d'opposants, dont Jestina Mukoko.
Le 9 mai, alors qu'un séminaire sur l'assouplissement nécessaire de la législation sur la presse se tenait à Harare, à la demande du gouvernement, plusieurs agents de police se sont rendus dans les locaux du journal à la recherche des journalistes. En vain.
Par ailleurs, le 13 mai, la justice zimbabwéenne a enfin ordonné la libération du photojournaliste indépendant Shadreck Anderson Manyere. Déjà libéré sous caution le 18 avril dernier, après quatre mois de détention, il avait à nouveau été arrêté le 5 mai par la police d'Harare.
Plus d'informations sur Shadreck Manyere
Publié le
Updated on
20.01.2016