Reporters sans frontières dénonce les mesures d'intimidation prises à l'encontre des “cyberféministes“

Reporters sans frontières déplore l'acharnement des autorités à l'égard des “cyberféministes“ qui revendiquent leurs droits au travers de leurs publications sur Internet. Le 12 juin 2008, neuf d'entre elles ont été arrêtées pour avoir organisé une réunion à Téhéran en souvenir de la première manifestation qu'elles avaient organisée, le 12 juin 2005. Elles ont toutes été libérées le 13 juin au matin. “Une fois de plus, les autorités intimident ces femmes qui ne font que revendiquer leurs droits. Plusieurs d'entre elles sont même sous surveillance. Cet acharnement de la part du gouvernement montre à quel point il redoute l'ampleur de ce mouvement“, a déclaré l'organisation. Le 12 juin, les forces de sécurité se sont postées devant une salle de Téhéran dans laquelle un rassemblement devait se tenir pour commémorer l'anniversaire de la plus grande mobilisation féministe de la capitale. La réunion a été interdite. Neuf femmes ont été arrêtées. Parmi elles se trouvaient cinq journalistes en ligne : Jila Bani Yaghoub, journaliste pour le quotidien Sarmayeh et le site Internet “Canon Zeman Irani“ http://www.irwomen.com/, Jelveh Javaheri, journaliste pour le site Internet “Changement pour l'égalité“ (we4change) déjà arrêtée à la fin de l'année 2007, Aida Saadat, journaliste pour le quotidien Etemad et le site Internet “Changement pour l'égalité“, Farideh Ghayeb pour “Canon Zeman Irani“ http://www.irwomen.com/ et Sara Loghmani, journaliste en ligne pour http://www.irwomen.com et we4change. Leur avocate, Nasrine Satoudeh, a également été interpellée. La police s'est rendue au domicile de la journaliste Parvin Ardalan, rédactrice en chef du site féministe “Changement pour l'égalité“, mais n'a pas pu l'interpeller car elle était absente. Elle a déjà été condamnée à deux ans de prison avec sursis par un tribunal de Téhéran, le 2 mai 2008. Le matin même, la police s'était également rendue chez Sussan Tahmassebi, reponsable des pages en anglais du site féministe “changement pour l'égalité“. Le 12 juin 2005, ces femmes avaient organisé une manifestation, via Internet, à Hafte Tir Square à Téhéran. Elles avaient lancé une campagne intitulée : “Un million de signatures pour obtenir la modification des lois discriminatoires envers les femmes“, demandant au gouvernement d'entamer une réforme législative. En mai 2008, au moins quatorze sites Internet défendant la cause féministe ont été bloqués par les autorités. Certains responsables de fournisseurs d'accès ont confié à Reporters sans frontières, sous couvert d'anonymat, qu'ils recevaient quotidiennement une liste de sites à bannir : “Ce n'est pas nouveau mais cette fréquence témoigne d'un renforcement significatif du contrôle d'Internet.“ L'Iran figure sur la liste des Ennemis d'Internet établie par Reporters sans frontières. Il est l'un des pays les plus répressifs à l'encontre des blogueurs et occupe la 166e place du classement mondial de la liberté de la presse publié par Reporters sans frontières. Télécharger le rapport 2008 sur la situation de la liberté de la presse en Iran
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Updated on 20.01.2016