Reporters sans frontières dénonce les abus des agents de sécurité israéliens à l'encontre de journalistes palestiniens se déplaçant à travers les Territoires ou de retour de visites à l'étranger. Au cours des dix derniers jours, l'organisation a recensé cinq interpellations abusives. Un journaliste est toujours en détention tandis qu'un autre a été hospitalisé après avoir été brutalisé à un barrage israélien.
Reporters sans frontières dénonce les abus des agents de sécurité israéliens à l'encontre de journalistes palestiniens se déplaçant à travers les Territoires ou de retour de visites à l'étranger. Au cours des dix derniers jours, l'organisation a recensé cinq interpellations abusives. Un journaliste est toujours en détention tandis qu'un autre a été hospitalisé après avoir été brutalisé à un barrage israélien par des membres du Shin Bet (services secrets intérieurs israéliens).
“Le comportement des services de sécurité israéliens vis-à-vis de Mohammed Omer est inacceptable. Le journaliste s'est prêté à toutes les injonctions des agents du Shin Bet. Ils n'ont pourtant pas hésité à faire usage de la violence contre lui et l'ont humilié. Nous demandons aux autorités israéliennes de prendre leurs responsabilités face à ces abus, car ces séances de brimades ne sont jamais sanctionnées”, a déclaré l'organisation.
“Par ailleurs, nous demandons la libération du collaborateur de Ramattan News, Fouad Faroukh, détenu par la police depuis plus d'une semaine sans qu'aucune charge soit retenue contre lui”, a ajouté l'organisation.
Le 26 juin 2008, Mohammed Omer (logo) a été brutalisé par des agents du Shin Bet après avoir passé le pont Allenby, l'un des postes-frontières séparant Israël de la Jordanie. Contacté par Reporters sans frontières, le journaliste a affirmé avoir été obligé de se déshabiller intégralement pour subir une fouille corporelle humiliante. Il a été interrogé pendant de longues heures sur les raisons de ses déplacements en Europe. “J'ai été frappé au visage et à la poitrine jusqu'à ce que je perde conscience. J'ai ensuite été transporté à un hôpital à Ramallah, avant de pouvoir rentrer, deux heures plus tard, à Gaza, grâce à l'aide de diplomates néerlandais”, a ajouté le journaliste qui souffre de côtes cassées et de contusions sur le corps.
Agé de 24 ans, Mohammed Omer est correspondant de plusieurs publications étrangères et rentrait d'un séjour professionnel en Europe. Il s'était vu remettre, le 16 juin dernier, le prix du journalisme Martha Gelhorn à Londres. A son retour, il avait dû patienter plusieurs jours en Jordanie, en attendant d'obtenir l'autorisation de rentrer dans sa ville natale, Rafah, dans la bande de Gaza.
Dans une autre affaire, quatre journalistes et techniciens de l'agence de presse palestinienne Ramattan News ont été interpellés, le 22 juin 2008, au barrage de Zaatara, près de Naplouse (Cisjordanie) alors qu'ils se dirigeaient vers Naplouse à bord d'un véhicule estampillé du signe TV. Le preneur de son Nouboul Nabil et le journaliste Mohammed Marbou' ont été libérés après six heures de détention, tandis que le cameraman Rami Jahajha n'a recouvré sa liberté que le 29 juin. Le monteur Fouad Faroukh, pour sa part, est toujours entre les mains de la police israélienne. Les quatre hommes ont été accusés à tort d'avoir jeté des pierres sur un colon, allégation qu'ils ont immédiatement niée pendant leur détention au poste de police de Ben Yamin, où ils ont été transportés pieds et poings liés.