Reporters sans frontières dénonce le transfert de Taoufik Ben Brik à 130 km de chez lui

Reporters sans frontières a appris, le 29 novembre 2009, que Taoufik Ben Brik était désormais détenu à la prison de Siliana, à environ 130 km de son domicile de Tunis.

"Cette mesure n'a pour seul but que de rendre encore plus difficile la vie de Taoufik et de sa famille. Pourquoi le transférer dans cette prison si éloignée ? Sa femme, ses enfants et ses avocats vont avoir toute les peines du monde à lui rendre visite. Les autorités tunisiennes sont décidément prêtes à toutes les injustices. Après avoir condamné Taoufik Ben Brik sans raison, la justice lui impose des conditions d'éloignement injustifiées. C'est vraiment révoltant", a déclaré Jean-François Julliard, secrétaire général de Reporters sans frontières.

"En plus, les autorités ont attendu 10 jours, depuis l'audience du 19 novembre, pour informer sa famille de cette mesure. Là encore, ce harcèlement est insupportable. Depuis des jours déjà, des dizaines de policiers sont postés en permanence devant le domicile de Taoufik Ben Brik. Ses deux enfants sont terrorisés. Les diplomaties occidentales, à commencer par la France, doivent s'assurer que la famille de Taoufik Ben Brik ne risque rien. Le journaliste a collaboré pendant plusieurs années avec des médias français. Il serait temps de lui montrer plus de solidarité", a ajouté le secrétaire général.

Azza Zarrad, l'épouse de Taoufik Ben Brik, a déclaré en fin de journée : "A l’instant même, je viens d’apprendre par un simple coup de téléphone que mon mari a été transféré à plus de 200 km, loin de sa famille, dans la prison civile de Siliana. L’administration pénitentiaire a donc mis 11 jours pour m’informer du lieu exact où se trouve mon mari. Cette décision a été prise pour rendre difficile la visite de ses avocats et sa famille. (…) Quelqu’un frappe à ma porte, il se présente en tant que le commissaire de police d’Al-Manar. N’ayant pas confiance et de peur d’être tabassée, je refuse d’ouvrir la porte et j’exige un document officiel. Le commissaire se met à blasphémer et m’insulter. Mes enfants et ma mère sont terrorisés."

Taoufik Ben Brik, journaliste tunisien, a été condamné, le 26 novembre, à six mois de prison ferme, pour une prétendue agression.
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Updated on 20.01.2016