Reporters sans frontières dénonce l'acte d'accusation absurde dressé par les autorités nigériennes contre Moussa Kaka, directeur de la station privée Radio Saraouniya, correspondant de Radio France Internationale (RFI) et Reporters sans frontières, et qui lui vaut d'être incarcéré et inculpé de "complicité de complot contre l'autorité de l'Etat".
Reporters sans frontières dénonce l'acte d'accusation absurde dressé par les autorités nigériennes contre Moussa Kaka, directeur de la station privée Radio Saraouniya, correspondant de Radio France Internationale (RFI) et Reporters sans frontières, et qui lui vaut d'être incarcéré et inculpé de "complicité de complot contre l'autorité de l'Etat".
"Les éléments du dossier bâti par les autorités nigériennes sont inconsistants, voire, pour certains, mensongers. Tout ce qui lui est reproché entre dans le cadre normal du métier de journaliste, que Moussa Kaka exerce avec bravoure et rigueur. Il semble que l'on cherche surtout à punir un professionnel, qui a eu le tort de révéler que ce que les autorités voulaient faire passer pour une suite de faits divers cachait en réalité une crise politique grave", a déclaré l'organisation.
Après avoir été incarcéré à la prison civile de Niamey, sans que le parquet ne lui en notifie le motif comme la loi l'y contraint, Moussa Kaka a comparu devant le procureur, le 26 septembre 2007. Ce dernier l'a informé de son inculpation de "complicité de complot contre l'autorité de l'Etat", sur la base d'un acte d'accusation de quelques pages, se fondant notamment sur des écoutes téléphoniques du journaliste. Il lui est reproché d'avoir eu des contacts réguliers avec la rébellion touareg du Mouvement des Nigériens pour la justice (MNJ), et notamment avec l'un de ses chefs, Agali Alambo.
Depuis l'apparition de ce mouvement armé dans le nord du pays, en février 2007, Moussa Kaka a rendu compte des affrontements meurtriers entre le MNJ et l'armée nigérienne et des revendications des rebelles. Considéré comme l'un des meilleurs journalistes du pays, il a notamment obtenu des interviews exclusives du leadership du mouvement, ainsi que des photographies de la situation sur le terrain.
Dans un point de presse, inédit à la télévision, au lendemain de l'arrestation du journaliste, le procureur de la cour d'appel de Niamey, Adama Harouna, a proféré des accusations de "connivence" à l'encontre de Moussa Kaka sans apporter de preuves crédibles. Du reste, l'acte final n'a pas retenu l'accusation d'"atteinte à la sûreté de l'Etat" initialement invoquée par le magistrat. Selon l'avocat du journaliste, Me Moussa Coulibaly, le correspondant de RFI rejette ces accusations en bloc et dénonce un coup monté.
La presse privée nigérienne, RFI, Amnesty International, ainsi que la plupart des organisations de défense de la liberté de la presse et de défense des droits de l'homme ont dénoncé l'arrestation injustifiée de Moussa Kaka et demandé sa remise en liberté.