Reporters sans frontières dénonce l'acharnement politique exercé contre le site charter97.org

Reporters sans frontières dénonce les menaces dont font l’objet des journalistes du site d’informations et d’opposition Charter97.org. Le 15 juillet 2009, sa directrice, Natallya Radzina, a reçu des menaces suite à la publication d’un article sur une affaire de racisme. “Il est temps que cet acharnement cesse. Nous demandons au gouvernement de reconnaître officiellement l’organisation Charter 97 afin qu’elle puisse porter plainte et obtenir réparation. L’Etat, s’il respecte ses propres principes constitutionnels, doit garantir la libre activité du site et de sas blogueurs”, a déclaré Reporters sans frontières. Le 15 juillet, Natallya Radzina a reçu un e-mail qui disait : “Achtung (en allemand dans le texte), madame la directrice Natally Radzina (…) Nous vous avons déjà demandé de vous taire et de ne pas fustiger les patriotes de droite (…). Vous ne comprenez pas le russe ou vous vous en foutez (…) ?” (voir le message dans son intégralité en anglais). L’article du 8 juillet intitulé “le pardon d’un dirigeant du RNE – pari néo-nazi d’unité nationale russe - à l’occasion du 65e anniversaire de la libération du Bélarus des troupes nazies”, dénonçait la passivité des autorités dans une affaire d’incitation à la haine raciale à Homyel (sud-est du pays). L’article est paru pour la première fois sans signature sur le site Belarussky Partisan. Natallya Radzina reçoit régulièrement des menaces quand elle publie des articles critiquant les autorités. Le 8 juin 2009, le site Charter97 avait été rendu inaccessible en raison d’une attaque DdoS (un serveur est attaqué par plusieurs ordinateurs simultanément jusqu’à bloquer l’accès au site voulu). Natallya Radzina avait alors déclaré à Reporters sans frontières que “le site est très populaire au Bélarus et à l’étranger. Nous publions beaucoup d’articles critiques vis-à-vis du gouvernement, ce qui l’irrite”. Le 26 avril, les locaux de l’organisation avaient été investis par les forces de l’ordre, empêchant ses rédacteurs de mettre à jour le site durant les manifestations d’opposition qui se déroulaient à ce moment là (http://charter97.org/en/news/2009/4/26/17679/). Au Bélarus, la plupart des sites relatifs à la défense des droits de l’homme sont inaccessibles et le réseau est dominé par Beltelekom, le fournisseur étatique d’accès à internet. Début août 2008, le président Loukachenko a adopté une nouvelle loi sur les médias, qui oblige les sites Internet à être enregistrés auprès du ministère de l’information. Désormais, leurs activités sont régies par décrêts et non plus par des lois. Pourtant, en vertu de l’article 33 de la Constitution de la république du Bélarus, “le monopole de l’Etat sur les médias de masse (…) est interdit” et “la censure est interdite”. Vidéo des manifestations du 26 avril 2009: http://www.youtube.com/watch?v=Zk8I7W0CDMc http://belarus.indymedia.org/content/guest/16676.flv http://belarus.indymedia.org/content/guest/16669.flv
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Updated on 20.01.2016