Reporters sans frontières dénonce la menace qui plane sur le Web 2.0

Reporters sans frontières condamne la décision du 21 mars 2008 du tribunal militaire de l'état-major de bloquer l'accès au site d'informations Indymédia, sans explication. "Cette décision est disproportionnée. Pourquoi bloquer tout un site quand le seul contenu incriminé peut être retiré ? Nous demandons aux autorités de fournir les raisons de cette mesure exagérée et nous les prions de prendre en compte la liberté d'expression des internautes ainsi que leur droit à l'information dans leur verdict", a déclaré l'organisation. Depuis le 21 mars 2008, le site Internet http://istanbul.indymedia.org est inaccessible dans le pays. L'équipe du site continue de publier ses articles, à une autre adresse, et affirme qu'il ne s'agit que "d'une tentative de censure". Pour elle, "les autorités n'ont toujours pas compris que la censure était techniquement impossible sur Internet". Les sites de partages vidéo et photo sont régulièrement bloqués en Turquie. Pour la troisième fois en un an, YouTube est resté inaccessible du 13 au 27 mars, suite à une décision du tribunal de police d'Ankara. Le site était accusé d'avoir publié des vidéos susceptibles d'insulter la mémoire de Mustafa Kemal Atatürk, le fondateur de la République turque en 1923. Depuis le début de l'année, au moins deux tribunaux ont essayé d'interdire l'accès à YouTube. Le 18 janvier, le tribunal de police d'Ankara avait déjà demandé de le bloquer en raison de la publication d'une vidéo de même nature. Le 25 janvier, le tribunal de Sivas avait suivi le même exemple. Le site de partage de photos Slide est également inaccessible depuis le 25 mars suite à une décision du tribunal de Çivril (sud-ouest d'Ankara) en raison de la publication de "photos et articles considérés comme insultants envers Atatürk". La plateforme de blogs Wordpress, l'une des plus utilisées au monde, est quant à elle inaccessible depuis le mois d'août 2007. "Les sites participatifs sont de plus en plus exposés à la censure car ils ne peuvent pas être aussi contrôlés que les sites d'informations classiques. Les décisions des autorités turques sont dangereuses pour l'avenir du Web 2.0", a indiqué Reporters sans frontières. Les sanctions envers les sites Internet sont prises en vertu de l'article 8 de la loi 5651 relative à l'organisation des publications en ligne et de la lutte contre la cybercriminalité, adoptée le 4 mai 2007 et effective depuis le mois de novembre de la même année. Les sites Internet accusés d'insultes à la mémoire d'Atatürk peuvent être rendus totalement inaccessibles le temps de l'enquête dans le cadre d'une procédure judiciaire.
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Updated on 20.01.2016