Reporters sans frontières dénonce la condamnation à deux mois de prison ferme du président d'un syndicat de la presse écrite

Reporters sans frontières dénonce le verdict de deux mois de prison ferme et 300 000 francs CFA d'amende (environ 450 euros) prononcé, le 2 avril 2007, à l'encontre de Michel Alkhaly-Ngady, président du Groupement des éditeurs de la presse privée et indépendante de Centrafrique (GEPPIC, syndicat de la presse écrite). "Comme l'ensemble de la procédure, cette condamnation est absurde et dangereuse. Elle ne fait qu'envenimer le conflit existant entre les autorités et la presse, nuit gravement à l'autorité déjà contestée du Haut Conseil de la communication et complique toute tentative de médiation. Désormais, la remise en liberté du président du GEPPIC est un préalable nécessaire à toute reprise du dialogue", a déclaré l'organisation. Egalement directeur de publication du journal Temps Nouveaux, Michel Alkhaly-Ngady avait été arrêté et placé en garde à vue le 12 mars 2007 à Bangui. Présenté au parquet le 15 mars, il avait été placé en détention provisoire pour "obstruction à la loi et aux institutions de la République" en attendant son procès. Les avocats du journaliste ont annoncé leur intention de faire appel. Le GEPPIC, l'Union des journalistes de Centrafrique (UJCA) et l'Observatoire des médias centrafricains (OMCA), se fondant sur le texte de la loi sur la presse, contestent l'autorité du HCC depuis janvier 2007, après la nomination, par le président François Bozizé, d'un colonel et d'un cadre d'une société d'assurance proches du pouvoir comme membres du HCC. Michel Alkhaly-Ngady aurait encouragé le directeur de publication de l'hebdomadaire Le Centrafricain, sanctionné par le HCC, à ne pas respecter la décision de l'organe de régulation des médias. Le Centrafricain avait été condamné à une suspension de quatre numéros pour avoir publié une série d'articles estimés "dangereux". ____________________________ 20.03.2007 Deuxième semaine de détention provisoire pour le président d'un syndicat de presse Reporters sans frontières dénonce le maintien en détention provisoire de Michel Alkhaly-Ngady, président du Groupement des éditeurs de la presse privée et indépendante de Centrafrique (GEPPIC). Arrêté le 12 mars 2007 à la suite d'une plainte du Haut Conseil de la communication (HCC), il semble faire les frais d'un conflit qui oppose le HCC à trois organisations des médias. Prévu le 19 mars, son procès a été reporté au 26 mars. "S'il s'agit bien d'un conflit entre personnes morales, la détention de M Alkhaly-Ngady apparaît totalement infondée et nous appelons la justice centrafricaine à ordonner sa libération immédiate. Alors qu'il entame sa deuxième semaine derrière les barreaux, Michel Alkhaly-Ngady semble être un bouc émissaire parfait, dont le Haut Conseil de la communication se servirait pour intimider les autres organisations des médias qui lui reprochent son manque d'indépendance. Fin 2004, la République centrafricaine consacrait la dépénalisation des délits de presse, il ne faudrait pas que le déroulement du procès et l'obscur climat qui entoure cette affaire nous replonge quelques années en arrière", a déclaré l'organisation. Président du GEPPIC et directeur de publication du journal Temps Nouveaux, Michel Alkhaly-Ngady a été arrêté et placé en garde à vue le 12 mars 2007 à Bangui. Présenté au parquet de Bangui le 15 mars, il a été placé en détention provisoire pour "obstruction à la loi et aux institutions de la République". Accusé d'entraver les activités du HCC, M Alkhaly-Ngady aurait encouragé le directeur de publication de l'hebdomadaire Le Centrafricain, sanctionné par le HCC, à ne pas respecter cette décision. Le Centrafricain avait été condamné à une suspension de quatre numéros pour avoir publié une série d'articles estimés "dangereux" par le HCC. Un conflit oppose le GEPPIC, l'Union des journalistes de Centrafrique (UJCA) et l'Observatoire des médias centrafricains (OMCA) au HCC. En janvier 2007, les trois organisations des médias ont dénoncé la nomination, par le président François Bozizé, de deux membres du HCC. Depuis cette date, elles refusent de reconnaître son autorité. Les autorités centrafricaines ont rejeté la demande de libération provisoire formulée par les avocats de M Alkhaly-Ngady et son procès a été reporté au 26 mars, sous prétexte que le président du tribunal n'avait pas eu accès au dossier. Michel Alkhaly-Ngady s'apprête donc à passer une deuxième semaine dans la prison de Ngaragba à Bangui. Reporters sans frontières salue la solidarité des médias centrafricains, qui ont protesté contre sa détention en refusant de publier le 19 mars.
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Updated on 20.01.2016