Reporters sans frontières dénonce la clôture de l'enquête dans la mort de James Miller

Reporters sans frontières s'indigne de la clôture, par l'armée israélienne, de l'enquête concernant la mort de James Miller, journaliste britannique tué dans la bande de Gaza, le 2 mai 2003. « Il est inadmissible que, après 18 mois d'enquête, l'armée israélienne déclare que les éléments recueillis ne sont pas suffisants pour inculper le soldat qui a tiré sur James Miller et que seulement des sanctions militaires seront prises. Nous ne nous contenterons pas d'un blâme ou d'une simple mesure administrative dans cette affaire. L'armée doit poursuivre ses investigations », a déclaré l'organisation. Dans un communiqué, publié le 9 mars 2005, le porte-parole des Forces israéliennes de défense a déclaré que « l'analyse du dossier de la police militaire, en particulier les données indiscutables (…) des tests balistiques et des analyses audio, mène à la conclusion que les preuves disponibles ne sont pas suffisantes pour prononcer une condamnation selon la loi». Le soldat convoqué dans cette affaire a été entendu six fois par la police militaire et a donné à chaque reprise des versions différentes des faits. Il a admis ne pas avoir respecté les règles d'ouverture du feu, mais nie avoir tiré dans la direction du journaliste. L'autopsie réalisée le 8 mai 2003 à l'Institut médico-légal national israélien avait toutefois prouvé que James Miller avait été tué, de face, par une balle de type israélien. Les conclusions de l'enquête ont été présentées à la famille de James Miller à Tel-Aviv par le procureur militaire, Avihaï Mandelblitt. Selon John Miller, frère du journaliste, l'enquête de l'armée israélienne est « incomplète ». L'arme du soldat n'aurait été examinée par la police militaire que onze semaines après les faits. « C'est pourquoi nous comptons faire appel auprès d'un tribunal civil », a-t-il déclaré à Reporters sans frontières. L'organisation soutient cette démarche. James Miller, 34 ans, marié et père de deux enfants, a été tué le 2 mai 2003, alors qu'il se trouvait depuis seize jours dans la bande de Gaza. Il réalisait pour le compte de Home Box Office un documentaire sur l'impact du conflit sur les enfants palestiniens et les habitants du camp de réfugiés de Rafah.
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Updated on 20.01.2016