Reporters sans frontières condamne l'assassinat de Walid Hassan, humoriste et réalisateur télé irakien, le 20 novembre 2006, à Bagdad. Par ailleurs, la journaliste d'un quotidien local a été assassinée le 15 novembre 2006 dans la ville de Baqouba.
Le célèbre comédien et réalisateur de télévision irakien Walid Hassan a été tué alors qu'il tentait d'échapper à une tentative d'enlèvement, à Bagdad, le 20 novembre 2006. Une autre journaliste, Louma Abdallah Al Karkhi, avait été assassinée cinq jours plus tôt dans la ville de Baqouba.
“Il n'y a aucune logique derrière les meurtres en série de ces hommes et femmes qui engagent leur vie tous les jours pour jouir d'une liberté d'informer retrouvée depuis la chute de Saddam Hussein. Peu importe le média pour lequel ils travaillaient ou le poste qu'ils y occupaient, ils sont aujourd'hui 135 à avoir été assassinés dans le cadre de leur profession depuis le début du conflit en 2003”, a déclaré Reporters sans frontières.
“Walid Hassan a perdu la vie parce qu'il essayait de réconforter ses téléspectateurs et de leur apporter une autre vision, moins dramatique, du chaos qui les entoure”, a ajouté l'organisation.
Walid Hassan animait sur la chaîne de télévision privée Al Charkiya, “Caricatures”, un programme satirique dans lequel il se moquait à la fois de l'armée américaine et des hommes politiques irakiens, mais aussi des insurgés sunnites et des milices chiites. Sous le régime précédent, il avait réalisé de nombreuses émissions artistiques et sportives pour la chaîne publique.
Son corps, touché de trois balles dans la tête, a été retrouvé dans le quartier Yarmouk, dans l'est de Bagdad. D'après les informations recueillies par Reporters sans frontières, Walid Hassan a été tué par des inconnus alors qu'il résistait à une tentative d'enlèvement. Il est le troisième employé de la chaîne tué en Irak depuis le début du mois de novembre 2006.
Par ailleurs, une journaliste du quotidien arabophone al-Dustour a été tuée le 15 novembre 2006 dans le centre-ville de Baqouba (quarante kilomètres au nord de Bagdad). Louma Abdallah Al Karkhi, 25 ans, avait reçu de nombreuses menaces anonymes la sommant de quitter son travail.