Trois sites Internet ont été bloqués et trois cybercafés ont été fermés par les autorités de Téhéran. Reporters sans frontières dénonce une nouvelle étape dans l'offensive des autorités judiciaires contre les sites d'informations.
Reporters sans frontières condamne le blocage de trois sites Internet proches du courant réformateur et l'arrestation d'un certain nombre de leurs collaborateurs. L'organisation dénonce également la poursuite du harcèlement des autorités judiciaires iraniennes contre les responsables du site Internet Naqshineh et la fermeture de trois cybercafés dans la ville de Bosheher (sud du pays).
" Nous dénonçons fermement la poursuite de l'offensive des autorités judiciaires iraniennes qui entend aujourd'hui museler les sites Internet d'informations. Après avoir fait fermer de nombreux quotidiens écrits et organisé le filtrage des blogs (pages personnelles ou collectives sur lesquelles les internautes commentent l'actualité), ces attaques visent maintenant directement les personnes travaillant ou collaborant avec des sites Internet. Il s'agit là du franchissement d'une nouvelle étape dans la mise au pas des médias iraniens ", a déclaré l'organisation internationale de défense de la liberté de la presse.
Blocage de trois sites Internet
L'accès aux sites d'informations Baamdad (www.baamdad.com), Emrooz (www.emrooz.ws) et Rouydad (www.rouydad.info) est bloqué depuis le 21 août.
Le parquet de Téhéran a également convoqué et arrêté plusieurs personnes, sans doute au nombre de six, travaillant pour des fournisseurs d'accès ou comme webmasters des sites Internet fermés.
Ces trois sites sont connus pour être proches du principal parti réformateur iranien, le Front de la participation, dont le secrétaire général, Mohammad Reza Khatami, a protesté auprès du vice-président chargé des affaires juridiques au parquet de Téhéran. Dans une lettre, M. Khatami dénonce les pressions exercées par la police des mœurs sur les fournisseurs d'accès à Internet afin qu'ils bloquent l'accès à un certain nombre de sites jugés indésirables par les autorités.
Convocation du directeur du site Naqshineh
Hamid Mottaghi, directeur du site d'informations de la ville de Qom (sud de Téhéran) Naqshineh (www.naqshineh.com), bloqué depuis mars 2004, a été convoqué le 21 août par la 14e chambre du tribunal de Qom. Il a pu repartir librement quelques heures plus tard contre le versement d'une caution de 100 millions de rials (environ 9 500 euros). M. Mottaghi a déclaré avoir une nouvelle fois été harcelé et menacé par la justice de Qom, accusant l'institution d'être sous les ordres de l'ayatollah Khamenei (Guide suprême de la République islamique).
Le site Naqshineh est l'objet de poursuites judiciaires mettant notamment en cause des articles sur les élections législatives de février 2004. Le 14 août dernier, Mojtaba Lotfi, étudiant en théologie à l'école coranique de Qom, qui avait écrit des articles pour le site, a été condamné à une peine de trois ans et dix mois de prison ferme pour avoir publié " des mensonges " sur Internet.
Fermeture de trois cybercafés
Trois cafés Internet ont été fermés, le 25 août, par la police des mœurs, proche des services de renseignements, dans la ville de Bosheher. Le responsable d'un de ces cafés qui a tenté de résister à la fermeture de son établissement a été passé à tabac par les agents de police.