Reporters sans frontières condamne les mesures d'intimidation récurrentes des autorités à l'encontre des journalistes

Le directeur du quotidien Le Matin, Mohammed Benchicou, et le caricaturiste, Ali Dilem, du quotidien Liberté, ont été interpellés, lundi 8 septembre à 9 heures du matin, et conduits au commissariat central d'Alger. Reporters sans frontières condamne les mesures d'intimidation dont continuent à être victimes les journalistes indépendants qui osent critiquer ou tourner en dérision le pouvoir. L'organisation demande instamment l'abandon de telles méthodes et espère que les procédures légales entamées seront strictement observées. Elle rappelle les propos du président Abdelaziz Bouteflika qui s'était fait, en juin dernier, le champion de la liberté de la presse devant le Parlement européen affirmant qu'en Algérie " aucun titre ou journaliste n'a fait l'objet d'une quelconque persécution ". Mohammed Benchicou et Ali Dilem avaient refusé de se rendre à trois convocations de la police, arguant du fait que " les journalistes sont en droit de ne pas soumettre leurs écrits à l'appréciation de la police judiciaire ". Dans le compte-rendu d'une conférence de presse publié dans le quotidien Le Matin du 6 septembre, ils avaient annoncé leur intention "de ne plus déférer aux convocations de la police judiciaire et de réserver leurs explications et moyens de défense à la justice et à elle seule ". Ali Dilem a précisé qu'il avait " confiance dans la justice algérienne. ".
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Updated on 20.01.2016